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cette soupape qu’il laisse échapper le gaz, rend le ballon plus lourd, et le fait descendre ou ralentit sa force ascensionnelle.

Pour accrocher la nacelle au ballon, le seul moyen usité, aujourd’hui comme autrefois, c’est de se servir d’un filet qui recouvre le contour entier du globe. Le filet est en bonne corde de chanvre, enduite d’une préparation de cachou, pour le préserver de l’humidité. Il embrasse exactement le dôme du ballon ; mais, à partir de la moitié environ, il se resserre, pour aboutir à un cercle d’osier de petit diamètre, dit cercle du filet, auquel la nacelle est suspendue.

Les cordages qui suspendent la nacelle au filet, ont la disposition triangulaire dont Dupuy de Lôme fit usage le premier, et qui a pour résultat de reporter le poids de la nacelle sur un petit nombre de cordages, lesquels pourraient se rompre accidentellement, sans pour cela déformer le ballon ; ce qui arrivait souvent avant l’invention de Dupuy de Lôme.

Le mode de suspension d’un ballon captif à la nacelle par le câble de retenue est une question fort délicate ; car, par l’effet du vent, le ballon et son câble sont souvent rabattus sur la terre, et si l’on attachait directement le câble à la nacelle, celle-ci suivant le même mouvement menacerait de précipiter les observateurs dans l’espace. Dans les ballons captifs des armées de la première république, la nacelle était suspendue, par deux larges pattes d’oie, à l’équateur du filet. Deux câbles étaient attachés à l’extrémité de la patte d’oie et quarante soldats tenaient l’extrémité des câbles, et la nacelle se trouvait ainsi librement suspendue. On comprendra cette disposition en se reportant à la figure 289 (page 497) de notre Notice sur les Aérostats des Merveilles de la science. Mais les différences inévitables de traction sur les deux brins du câble amenaient des secousses désagréables pour les aéronautes en observation dans la nacelle.

Pour les ballons de petites dimensions on a un autre mode de suspension. Le cercle de suspension est muni d’un cadre, en forme de trapèze. Au milieu du trapèze est suspendue la nacelle, qui peut ainsi se balancer librement.

Dans les parcs français, des précautions particulières, dues au commandant Renard, assurent, par une bonne disposition de la liaison du trapèze et du filet, la complète stabilité de la nacelle, en s’opposant à sa rotation, inconvénient qui gêne souvent les observateurs aériens.




CHAPITRE XI

emploi des ballons captifs pour d’autres opérations militaires. — emploi des ballons libres. — la marine et les ballons.

Nous n’avons considéré jusqu’ici les ballons captifs que comme auxiliaires des opérations militaires. Leur rôle n’est cependant pas exclusivement borné à l’observation faite du haut des airs.

Bien que ce genre particulier d’application ne soit encore qu’à ses débuts, on a essayé d’employer les ballons captifs dans la télégraphie optique. Des expériences très intéressantes, faites à la Villette, à l’usine Égasse, ont prouvé qu’il est possible d’illuminer un globe aérostatique, en y enfermant des lampes électriques à incandescence. Le courant électrique est envoyé, moyennant le fil de cuivre tressé avec le câble, par une pile installée à terre. La présence d’un foyer électrique près du gaz hydrogène ne présente, d’ailleurs, aucun danger, la cloche du bec à incandescence électrique empêchant tout contact avec le gaz, et la lumière s’éteignant aussitôt, si la cloche vient à se briser par accident.

En interrompant le courant, et en produisant une succession convenue d’éclats