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SUPPLÉMENT
aux
AÉROSTATS



Depuis l’année 1870, époque à laquelle s’est arrêtée la publication, dans les Merveilles de la science, de notre Notice historique et descriptive sur les Aérostats [1], jusqu’au moment présent, la question des ballons n’a cessé d’attirer l’intérêt et la curiosité du public. Les ascensions à de très grandes hauteurs, les voyages aériens par-dessus les mers, les études pour la création des aéronefs, c’est-à-dire des ballons plus lourds que l’air, les accidents funestes qui ont tragiquement terminé quelques entreprises téméraires, et causé la mort de plus d’un courageux pionnier de la navigation aérienne, ont tenu en haleine l’attention des amis de la science. Mais ce qui domine, dans la question des progrès récents de l’aérostation, c’est la recherche ardente, passionnée, de la direction de ces véhicules aériens ; car la création des aérostats dirigeables marquerait la véritable conquête des airs par le génie humain. En ce qui concerne la direction, certains résultats ont été obtenus, grâce aux longs efforts de nos ingénieurs et physiciens, et si ce grand desideratum de la science et de l’humanité progressive n’est pas encore atteint, du moins un pas décisif a été fait dans ce beau champ d’études.

En raison de l’importance de cette question, c’est par l’examen des travaux relatifs à la direction des aérostats que nous commencerons ce Supplément. Et comme l’origine des recherches les plus sérieuses relatives à cette question, remonte à l’époque du siège de Paris, en 1870-1871, c’est à l’histoire des ballons pendant le siège de Paris, que nous consacrerons nos premiers chapitres.




CHAPITRE PREMIER

les ballons pendant le siège de paris. — construction des premiers ballons à la gare d’orléans et à la gare du nord. — les ballons-poste.

Les habitants de Paris, étroitement bloqués par les Prussiens, dans leur enceinte de pierre, et privés de tout moyen de sortie par les routes de terre ou de rivière, n’eurent, pendant de longs mois, d’autre moyen

  1. Tome II. pages 423-626.