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tiques, appartenant tous à des Compagnies privées anglo-américaines ou françaises.

La carte qui accompagne la page 613 donne le tableau exact des câbles transatlantiques reliant l’Angleterre et la France avec le nouveau monde.

Deux câbles sous-marins mettent les Indes en communication télégraphique avec l’Europe. Ces deux câbles passent par la mer Rouge, puis par la Méditerranée. Ils se réunissent en diverses branches, qui vont en Sicile et en Italie, en France, et enfin en Angleterre, en côtoyant le Portugal, d’où elles gagnent la pointe sud-ouest de la Grande-Bretagne, par l’Atlantique.

D’autres lignes sous-marines se ramifient également, à partir du golfe Persique, en plusieurs lignes aériennes, qui gagnent la Russie, l’Allemagne, la Syrie.

L’Australie communique par un câble sous-marin, avec le réseau indien ; de sorte qu’une dépêche partie de Sydney, arrive directement à New-York ou à Boston ; et de là, par le télégraphe qui traverse le continent américain, jusqu’à San-Francisco, sur les bords de l’Océan Pacifique, à 270 degrés de longitude. En distance effective, plus de 30 000 kilomètres sont franchis par les signaux électriques, en moins d’une heure.

Ces derniers renseignements statistiques sont empruntés au travail de M. W. Huber, déjà cité. M. W. Huber les fait suivre de quelques résultats, propres à donner une idée de la rapidité des communications télégraphiques sous-marines.


« Le 1er octobre 1880, dit M. A. Huber, à l’occasion de l’inauguration de l’Exposition de Melbourne, un télégramme expédié à la reine d’Angleterre par le commissaire général, à midi 50 minutes (heure de Melbourne), c’est-à-dire à 3 heures 10 minutes du matin (heure de Londres), arriva dans cette ville à 3 heures 48 minutes du matin. La durée du trajet, pour une distance de plus de 16 000 kilomètres, fut donc de 38 minutes. Le télégramme, formé de 66 mots, mit 2 minutes pour être expédié de Marseille à Londres.

Citons encore ce fait curieux d’une dépêche qui, expédiée de Penang, arrive à Singapore, en passant par l’Europe, la Russie, la Sibérie, la Chine et la Cochinchine. La réponse payée repassa le même jour par Paris, et fit deux fois le trajet de 27 000 kilomètres en moins de 36 heures. Ce détour singulier avait été nécessité par la rupture du câble qui unit directement Singapore à Penang, et dont la longueur n’est que de 600 kilomètres. »


Un relevé statistique du nombre et du trajet des câbles télégraphiques sous-marins actuels a été publié, en 1887, par le Bureau des administrations télégraphiques de Berne, qui a dressé la nomenclature exacte des câbles formant le réseau sous-marin du globe tout entier.

Voici le tableau donné par le Bureau télégraphique de Berne.


NOMS DES COMPAGNIES. POINTS D’ATTERRISSEMENT. DATE
de la pose.
LONGUEUR en
milles nautiques.
Anglo Américan Telegraph C° De Valentia (Irlande) à Hearts Content (Terre-Nve) 1873 1 881,31
Id.               Id. Id. Id. 1874 1 840,01
Id.               Id. Id. Id. 1880 1 886,33
Id.               Id. Du Minou, près Brest, à Saint-Pierre 1869 2 648,47
Direct United States Cable C° De Ballingskellig’s-Bay (Irlande) à Tor-Cay (Nouvelle-Ecosse) 1875 4 223
Cie Française du Télégraphe de Paris à New-York De Brest à Saint-Pierre 1879 2 242,37
Western Union Telegraph C° De Sennen-Cove, près Penzance (Angleterre), à Dover-Bay, près Canzo (Nouvelle-Ecosse) 1881 2 531
Id.               Id. Id. Id. 1882 2 576
Commercial Cable C° De Waterville (Irlande) à New-York 1884 2 350,36
Id.               Id. Id. Id. 1884 2 388,35
Brazilian submarine Telegraph C° De Carcavellos, près Lisbonne, à Pernambuco (Brésil), par Madère et Saint-Vincent 1874 3 669
Id.               Id. Id. Id. 1884 3 657
Câble Mackay-Bennet Du Havre à New-York 1885 4 520