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plication, l’inventeur ayant voulu réunir dans le même appareil et actionner par l’électricité les organes d’impression, ainsi que le déroulement du papier. Une machine d’électricité statique envoie des étincelles dans le réservoir d’encre d’aniline, ce qui fait cracher les gouttelettes d’encre sur le papier mobile, et le déroulement du papier est produit par un effet électro-magnétique du courant du même appareil.

On appelle mouss-mil, ou moulin électrique, l’organe qui produit à la fois les projections de l’encre et le déroulement du papier.

La fig. 494 représente le siphon-recorder. La bande de papier, P, se déroule, au-dessous du siphon, B, par l’action électro-magnétique du mouss-mil, M, appareil qui développe à la fois de l’électricité sous forme de courant et de l’électricité statique. La première fait agir les organes de déroulement du papier, la seconde projette l’encre sur le papier. On voit, en C, la poulie qui, actionnée par le mouss-mil, tire le papier disposé sur la roue R. On engage l’une des extrémités de la bande de papier sous la plus longue branche du siphon B. Ce papier passe sous le siphon, d’un mouvement régulier.

Quant aux signaux, ils sont produits ainsi qu’il suit. Le fil terminal du câble sous-marin s’enroule autour d’une petite bobine formant un cadre rectangulaire mobile. Le siphon, B, qui doit être mis en mouvement à droite ou à gauche, selon que le courant est positif ou négatif, est attaché au milieu de cette sorte de galvanomètre à cadre mobile, et il est, par conséquent, entrainé dans les mouvements du cadre.

Ce système est placé entre deux gros électro-aimants, E, E, actionnés par une pile locale. Le courant qui parcourt le cadre, ou bobine, provoque ses mouvements. Il le dévie à droite ou à gauche, selon le sens de ce courant. Tant que le cadre ne bouge pas, il se produit une ligne droite par la chute de l’encre et la marche du papier. Mais le déplacement du cadre à gauche entraine le départ vers le haut de la bande de papier, produit une marque sinueuse, un crochet, sur le papier. Tout déplacement vers la droite forme un crochet vers le bas. Ces écarts, plus ou moins accentués, de part et d’autre de la ligne du milieu de la bande, représentent les traits et les points de l’alphabet Morse.

Le siphon B plonge, par sa branche la plus courte, dans un petit réservoir, A, plein d’encre d’aniline, et la branche la plus longue de ce siphon laisse écouler l’encre sur le papier qui se déroule. Un flux d’électricité statique venant du mouss-mil et qui traverse le réservoir d’encre, A, projette cette encre contre le papier. Selon que le siphon se dévie à droite ou à gauche de sa situation primitive, il décrit, de part et d’autre de cette ligne, une série d’ondulations transversales, qui forment, ainsi qu’il vient d’être dit, autant de signaux répondant aux caractères de l’alphabet Morse, et par conséquent, faciles à traduire.

Fig. 495. — Siphon du recorder.

Le siphon, que nous représentons à part (fig. 495), se fait avec un tube de verre excessivement fin, qu’on recourbe aux points voulus. La suspension de ce siphon au cadre, s’effectue au moyen de deux fils de cocon.

Sur cette figure, on voit, en B, le cadre