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et les dicte à un aide, qui les enregistre, au fur et à mesure de leur énonciation.

C, est le commutateur de l’appareil. Quand l’employé du poste a reçu l’avis qu’une dépêche va être transmise, il met son commutateur à la réception, puis il regarde l’échelle et lit les signaux.

P, est la pile qui envoie le courant dans le câble, et qui est formée de 20 éléments de Daniell. T, est la communication avec la terre ; D, une boîte de résistance, pour modifier, au besoin, l’intensité du courant.

La figure 493 représente le transmetteur des signaux du câble atlantique. Pour former ces signaux, à la station du départ, on se sert d’un simple inverseur du courant tel que le représente la figure ci-dessous. Selon que l’employé, avec la manivelle M, met la borne A, ou la borne B, en communication avec la terre, il fait passer dans le fil le courant venant du pôle positif ou du pôle négatif de la pile.

Fig. 493. — Inverseur de courant pour l’expédition des signaux du câble atlantique.

Si l’on nous demande pourquoi l’on ne fait pas tout simplement usage, pour recevoir les signaux du câble atlantique, du récepteur Morse ou du récepteur Hughes, employés sur les lignes aériennes, nous répondrons que l’on ne peut admettre dans un câble sous-marin que des courants électriques très faibles, ceux que font naître, par exemple, dix éléments seulement de la pile Callaud. Si l’on faisait circuler dans un câble atlantique des courants intenses, tels que ceux qui résulteraient de l’emploi de 50 à 60 éléments Callaud, les matières isolantes, la gutta-percha, le goudron, seraient altérées, et le câble serait mis rapidement hors de service. Mais des courants d’une aussi faible intensité ne sauraient actionner le récepteur des appareils Morse et Hughes. On est ainsi forcé de recourir, pour rendre les signaux sensibles à l’extrémité du câble, de recourir à l’appareil connu en physique sous le nom de galvanomètre, qui se compose d’une simple aiguille aimantée suspendue librement à un fil vertical, et qui est déviée de sa direction naturelle vers le nord par le plus faible courant électrique, que l’on fait circuler autour d’elle, dans un long circuit de fil isolé par de la soie.

Le galvanomètre à miroir de Sir William Thomson, qui est employé pour former les signaux du câble atlantique, et que nous venons de décrire, n’est autre chose, ainsi qu’on l’a vu, qu’une petite aiguille aimantée, que le courant électrique qui parcourt le conducteur, fait dévier de sa direction naturelle, et détourne vers la droite ou vers la gauche, selon que le courant du câble est positif ou négatif.

Ajoutons que si les câbles sous-marins sont d’un faible parcours, on se contente du récepteur Morse pour recueillir les signaux. Tel est le cas du câble de Brest à Londres.


Le galvanomètre à miroir de Sir William Thomson était d’un maniement facile, et donnait d’excellents résultats. Mais, de nos jours, on a renoncé partout aux télégraphes simplement visuels, tels que le télégraphe à cadran et le télégraphe dit anglais, qui ne donnent que des indications fugitives, et ne laissent aucune trace. On accorde, en tout pays, la préférence au télégraphe imprimeur, qui laisse un témoignage écrit de la dépêche.

Les télégraphes Morse, Hughes, Baudot, qui impriment les dépêches, sont seuls en usage dans la télégraphie électrique actuelle. La télégraphie sous-marine a dû se conformer à cet usage, et le galvanomètre de Thomson a disparu de la plu-