Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/596

Cette page a été validée par deux contributeurs.

petites villes environnant Vienne sont reliées à la capitale. En février 1886, les conversations téléphoniques étaient établies entre les villes d’Helsenberg et Gateling, en Bohême, sur une distance de 20 kilomètres.

Au 1er  août 1886, une autre ligne téléphonique fut livrée au public entre Ninan et Ruim. Cette dernière fut également reliée à Vienne.

Le 1er  février 1887, Hambourg et Brême furent mises en communication avec Vienne, dont elles sont séparées par une distance de 113 kilomètres.

En Russie, deux électriciens ont inventé un système de téléphonie pour la conversation à grande distance, qui a servi à relier Moscou à Saint-Pétersbourg.

En Suisse, la téléphonie rattache déjà la plupart des grandes villes, telles que Lausanne et Genève, Zurich et Berne, etc., etc. En 1889, on comptait plus de 45 villes ainsi reliées.


En résumé, le merveilleux problème de la téléphonie inter-urbaine peut être considéré comme résolu, et la téléphonie d’une ville à une autre très éloignée n’est plus, dans les divers États de l’Europe, qu’une question de temps. Toutes les grandes villes se préoccupent de la création de circuits téléphoniques, et bientôt la téléphonie interurbaine aura autant d’importance, en Europe, que la télégraphie électrique.

Quant à l’Amérique, patrie originaire de cette invention, la téléphonie entre les villes a pris un tel développement qu’il serait aussi fastidieux qu’inutile d’entreprendre ce dénombrement.




CHAPITRE XV

les applications du téléphone aux usages domestiques, aux opérations militaires, à la marine, à l’industrie, à la science, etc.

Nous terminerons ce qui nous reste à dire du téléphone, en mentionnant les principales applications de cet admirable appareil.

Le téléphone appliqué aux usages domestiques est un auxiliaire des plus utiles et des plus précieux. Il permet de correspondre d’un étage à l’autre d’une maison ; d’établir une communication rapide et sûre entre une habitation et un atelier, entre un bureau et une usine, etc.

Lorsque la distance qui sépare les deux postes que l’on se propose d’établir n’excède pas une centaine de mètres, le simple téléphone magnétique de Graham Bell est assurément celui auquel on doit accorder la préférence. Cet instrument est, en effet, peu coûteux et d’une installation facile. Toutefois, comme, avec cet appareil, la sonnerie n’existe pas, on est obligé d’avoir recours, soit à la sonnerie électrique, qui se trouve aujourd’hui dans tant de maisons, ou à l’ancienne sonnette à fil de fer, soit à des appareils avertisseurs électro-magnétiques, c’est-à-dire à des timbres qui retentissent par l’action d’un électro-aimant mis en mouvement par la main. Une simple manivelle faisant tourner l’électro-aimant développe un courant électrique, qui suffit pour actionner un timbre.

Supposons donc, en premier lieu, qu’on veuille, sans le secours d’une pile, établir une communication téléphonique entre deux points donnés. Pour cela, il suffira, soit de prendre deux téléphones de Bell et de les réunir par deux fils bien isolés, soit de relier l’une seulement des bornes de chaque téléphone par un fil, et de faire communiquer l’autre borne de ces appareils avec la terre, une conduite d’eau ou de gaz.


Mais si, pour les courtes distances, le simple téléphone magnétique est suffisant, il n’en est plus de même lorsqu’il s’agit d’établir une communication téléphonique entre deux points éloignés, ou dans des