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Les ressorts métalliques se détendent, la fermeture est irrégulière, et s’ils ne sont pas très bien surveillés, la fermeture peut être incomplète.

Il arrive quelquefois qu’à la mise en route la pression est insuffisante. Il est prudent de ne l’employer qu’avec réserve, et de le munir toujours d’une fermeture métallique, qui viendra compléter l’effet du ressort de vapeur. Pour les machines à soupapes, les ressorts sont métalliques.

Les machines à quatre distributeurs ont deux avantages très marqués lorsqu’on vient à les comparer aux machines à détente par plaque glissante sur le dos du tiroir, c’est-à-dire les anciennes machines Farcot. Ces avantages sont :

1o Absence de laminage de la vapeur, c’est ce qu’a recherché Corliss. Dans la machine à plaque glissante sur le dos du tiroir, quand on arrive aux grandes détentes, la vitesse de fermeture est très faible ; elle va en diminuant très rapidement, tandis que la vitesse du piston s’accélère, de sorte que la fermeture s’opère avant que le piston ait quitté le point mort. La pression de vapeur diminue et au moment où la détente se produit, on a une pression très inférieure, et une perte de travail considérable. Au contraire, dans la machine à quatre distributeurs, la pression est sensiblement la même dans l’intérieur du cylindre et de la boîte à vapeur. La détente commence avec la pression maximum.

2o Ces machines n’ayant que des espaces morts très restreints, la détente effectuée a une valeur très rapprochée de la détente nominale ; c’est une condition favorable pour une consommation de vapeur restreinte. Cette machine est donc économique parce que la pression initiale est maximum et par suite de la réduction des espaces morts.



CHAPITRE V

les machines compound. — description de la machine de woolf, qui a servi de point de départ aux machines compound.

Les machines Corliss et Sulzer présentent les plus remarquables avantages, au point de vue de l’économie dans la dépense de la vapeur et du charbon brûlé ; mais leur mécanisme est d’une complication extrême. Il faut des ouvriers spéciaux pour le réglage et la surveillance ; et si la surveillance n’est pas journalière, la consommation de charbon augmente assez rapidement.

Les inconvénients des machines à un seul cylindre, c’est-à-dire des machines Corliss et Sulzer que nous venons de décrire, peuvent être ainsi résumés :

1o Les pièces nécessaires à la transformation du mouvement (tiges de piston, bielles, manivelles, arbres) doivent être calculées pour l’effort maximum qu’elles supportent. Or, cet effort est très différent de l’effort moyen, puisqu’on admet la vapeur à pleine pression sur la face du piston, et qu’on la laisse ensuite se détendre jusqu’à neuf fois son volume. On voit que l’effort initial sera neuf fois plus considérable que l’effort final. On est donc obligé de donner au piston et au cylindre des dimensions très considérables ; par suite, il y a là une dépense de première installation, qui peut être très importante.

2o L’effort de la vapeur sur le piston étant très variable pendant la course, pour obtenir la régularité de mouvement qui est indispensable dans une usine, comme une filature, en est obligé d’avoir recours à des volants très lourds.

3o Les espaces morts jouant un rôle très important dans la consommation de vapeur, on arrive à une économie très grande, si la disposition adoptée permet de supprimer l’influence des espaces morts. C’est préci-