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Fig. 458, 459, 460. — Téléphone magnétique Gower.
(Fig. 458. Vue intérieure. Fig. 459. Plaque vibrante. Fig. 460. Tube acoustique.)


pas de transmettre les sons à une trop grande distance.


Le téléphone de M. Graham Bell a été perfectionné par MM. Edison, Elisha Gray, Phelps, Trouvé, Gower, Siemens, Ader, d’Arsonval, etc.


Pour augmenter la puissance du téléphone magnéto-électrique, M. Elisha Gray replia l’aimant en forme de fer à cheval, et plaça devant chacun des pôles, une membrane vibrante. Cette disposition renforce considérablement les sons, et donne à la parole une plus grande netteté. En effet, dans le téléphone de Graham Bell, un seul pôle est utilisé pour les vibrations des plaques : ici, les deux pôles sont en action.


M. Phelps emploie aussi un aimant double ; mais les noyaux magnétiques des bobines sont constitués par des tubes de fer fendus longitudinalement ; ce qui fait disparaître les réactions d’induction insolites qui se produisent quelquefois dans les téléphones ordinaires. De plus, les membranes vibrantes de cet appareil sont munies de bagues élastiques, et de ressorts, qui les éloignent du système magnétique, et empêchent les vibrations centrales des lames de se compliquer de celles des bords. L’ensemble est renfermé dans une boîte sonore, pourvue d’une embouchure, et présente la forme d’une tabatière oblongue, d’un maniement très facile.


M. Gower utilisa les deux pôles d’un fort aimant, et concentra leurs effets sur une seule membrane. Il fit usage, en outre, de bobines méplates, qui semblent devoir donner de meilleurs résultats que les bobines cylindriques, parce qu’on peut les rapprocher davantage du centre de la membrane.

Le même électricien munit son appareil d’un sifflet avertisseur, analogue à ceux des porte-voix, et qui fonctionne sans le secours d’aucune pile. Ce sifflet consiste en un petit tube à anche vibrante, fixé au-dessus de la membrane, et qui résonne lorsqu’on souffle fortement dans l’embouchure du transmetteur. L’appareil est enfermé dans une boîte de laiton, d’un volume très réduit, et dans laquelle, pour éviter toute résonnance, on n’a réservé qu’une cavité extrêmement étroite. Un tube acoustique d’un mètre de long permet d’entendre et de parler sans déranger l’instrument, et facilite l’emploi du sifflet avertisseur. Les figures 458-460 représentent le téléphone magnétique Gower.