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Fig. 456 et 457. — Le téléphone magnétique de Graham Bell (perspective et coupe).


qu’on serre ou desserre la vis. À l’extrémité supérieure du barreau est ajustée une bobine magnétique, B, formée d’un grand nombre de spires de fils, isolés par de la soie. Les bouts du fil de cette bobine aboutissent à deux boutons d’attache, f, f′, placés sur les côtés du manche. Au-dessus, et très près de l’extrémité polaire du barreau aimanté, se trouve un disque mince de fer-blanc, P, P, qui constitue la membrane vibrante. Ce disque est fixé fortement par ses bords sur la périphérie de la boîte, qui, à cet effet, est formée de deux parties, pouvant s’ajuster l’une sur l’autre, au moyen de vis. Enfin, l’embouchure E, devant laquelle on parle, et dont la forme est plus ou moins évasée, termine la partie supérieure de l’instrument.

Lorsqu’on parle devant cet appareil qui peut être à la fois — qu’on le remarque bien — transmetteur et récepteur, la voix fait vibrer la plaque de fer, P, P, dont les mouvements oscillatoires modifient l’état magnétique de l’aimant A, A, et engendrent, dans les fils de la bobine, un courant d’induction. Ce courant se transmet, par le fil de ligne f, f′, à l’appareil tout semblable qui sert de récepteur, et dans lequel le même phénomène se reproduit, mais en sens inverse. Le courant arrive dans la bobine du téléphone récepteur, et modifie, par induction, le magnétisme de la tige aimantée de cette bobine. Celle-ci attire alors, avec une puissance proportionnée à l’énergie du courant qui la traverse, la plaque de fer qui se trouve placée devant elle, et la fait vibrer, à l’unisson de celle du transmetteur. Ces vibrations déterminent dans l’air une série d’ondulations, plus ou moins vives, qui reproduisent exactement la parole de la personne avec laquelle on correspond. Articulation, timbre, hauteur de son, tout est fidèlement reproduit à distance, d’un instrument à l’autre.

Tel est le téléphone magnétique, ou téléphone de Bell, instrument absolument irréprochable en soi, et qui répond merveilleusement à son office, si on ne lui demande