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Fig. 438. — Sténo-télégraphe Estienne (Récepteur et transmetteur).


le papier une succession de points et de traits, dont la combinaison forme les signaux usités, l’appareil de M. Estienne possède deux styles séparés, l’un pour les points, l’autre pour les traits. Grâce à cette disposition, qui dispense de faire varier la durée des courants pour obtenir des signaux brefs ou longs, on peut réduire à leur minimum toutes les émissions, et transmettre avec une rapidité beaucoup plus grande.

L’impression des signaux, faite en travers de la bande de papier, facilite encore la lecture des dépêches. Enfin, on peut obtenir des signaux distincts, en augmentant la durée des émissions du courant, et faire usage, par ce moyen, des abréviations en télégraphie.

Comme le télégraphe Morse, l’appareil de M. Estienne (fig. 438) comprend un manipulateur et un récepteur. Le manipulateur, M, est un simple inverseur de courant, qui permet, en touchant les plaques A ou B, de lancer dans la ligne des courants, tantôt positifs tantôt négatifs. Ces courants arrivent au récepteur par un électro-aimant à armature polarisée. Cette armature, qui se déplace dans un sens ou dans l’autre, suivant la nature du courant transmis, se termine par une petite fourchette f, sur chaque branche de laquelle repose un levier articulé autour d’un point fixe, et dont l’extrémité libre porte une petite plume d’acier. Cette plume est garnie d’une languette de peau, dont un bout trempe dans une capsule remplie d’encre, G, et dont l’autre frotte sur le papier p, dès que l’armature est mise en action.

La clef C est destinée à tendre le ressort d’horlogerie qui provoque le déroulement du papier.

Pour pouvoir indifféremment lancer un courant positif ou négatif dans la ligne, M. Estienne a muni son manipulateur de deux leviers et de deux ressorts reliés, les premiers à la ligne et les deux autres à la terre. Lors donc qu’on vient à abaisser un de ces leviers, il lance dans la ligne l’un des pôles de la pile, et soulève en même temps le ressort de terre correspondant, qui fait communiquer avec le sol le pôle de nom contraire.

Au repos, le courant de la ligne arrive au récepteur, par l’intermédiaire d’un troisième ressort, placé entre les deux leviers, et s’appuyant normalement sur la borne de contact. Il n’en est plus de même pendant la