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de ses divisions, la communication avec la ligne. Le frotteur met ainsi chaque transmetteur en relation avec le récepteur correspondant, et cela pendant la durée d’un quart de rotation. Un petit marteau prévient chacun des quatre télégraphistes que le signal qu’il vient d’envoyer est passé dans la ligne.

L’appareil Meyer, plein de dispositions originales et neuves, a été employé, pendant plusieurs années, sur les lignes françaises ; mais il est aujourd’hui abandonné ; ce qui nous dispense d’en donner des dessins.

Ce qui a fait disparaître le télégraphe multiple Meyer, c’est la découverte et la construction du télégraphe Baudot, qui est un admirable perfectionnement du télégraphe Meyer. Le télégraphe Baudot a été naturellement préféré à l’appareil Meyer, parce qu’il fournit les dépêches imprimées, tandis que l’appareil Meyer ne fournissait que les signaux gaufrés (traits et points) de l’alphabet Morse.




CHAPITRE IV

le télégraphe baudot, à transmission multiple.

Le problème de la transmission multiple a été résolu de la manière la plus rigoureuse, par le merveilleux appareil qui porte le nom de son inventeur, le télégraphe Baudot, lequel non seulement utilise le travail de plusieurs employés qui se succèdent, mais encore imprime les dépêches.

On peut en effet définir le télégraphe Baudot « un télégraphe permettant de transmettre à distance et par un seul fil le travail de quatre ou six employés, manipulant à la fois quatre ou six claviers alphabétiques distincts, et permettant de recevoir quatre ou six dépêches, qui s’impriment, à l’arrivée, en caractères typographiques, sur des bandes de papier, qu’il suffit de coller sur une feuille de papier, et de faire parvenir au destinataire, comme dans le système Hughes ».

Le nom de télégraphe multiple imprimeur lui convient donc parfaitement, puisqu’il réalise la transmission multiple, et qu’il imprime la dépêche, à l’arrivée.

L’appareil Baudot comprend cinq parties principales, distinctes, qui se décomposent ainsi :

1o Le transmetteur ou manipulateur, véritable clavier à cinq touches, qui, grâce à l’expédition de courants de la pile, tantôt positifs, tantôt négatifs, permet d’envoyer au poste récepteur les diverses combinaisons de courants répondant à des signaux de l’alphabet Morse.

2o Le récepteur, qui enregistre les émissions de courant du manipulateur correspondant, en agissant sur les armatures d’électro-aimants ;

3o Le distributeur, qui établit la concordance des communications entre les différents manipulateurs et les récepteurs correspondants, ainsi qu’entre les touches des manipulateurs transmetteurs et des électro-aimants récepteurs ;

4o L’imprimeur, qui recueille la combinaison reçue par les électro-récepteurs, et la traduit par l’impression de la lettre, du chiffre ou du signe correspondant ;

5o Ce système étant fondé sur le synchronisme absolu de la rotation de deux axes, il faut maintenir leur synchronisme. C’est ce que réalise le régulateur métallique hélicoïdal, adopté par M. Baudot, sorte de volant, déjà connu en mécanique, sous le nom de pendule conique, et qui sert à régler le mouvement des organes du télégraphe-imprimeur de Hughes. Ce régulateur, comme son nom l’indique, donne au mouvement du distributeur une égalité de marche parfaite, et absolument égale à celle de l’appareil placé à la station d’arrivée.

Comme dans l’appareil Hughes, le moteur de tout le système mécanique est un poids