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SUPPLÉMENT
au
TÉLÉGRAPHE ÉLECTRIQUE


La télégraphie électrique, depuis l’année 1870, époque à laquelle s’est arrêtée notre Notice sur cette invention, a pris une extension si considérable qu’il a fallu inventer des appareils et des méthodes nouvelles pour répondre aux besoins toujours croissants de ce mode de correspondance instantanée.

Quelle que fût leur habileté, les employés des télégraphes ne pouvaient suffire au nombre croissant de dépêches amené par l’abaissement des tarifs. On aurait pu, pour répondre à cette excessive augmentation de travail, multiplier, sur les lignes les plus encombrées, le nombre des fils et celui des employés. C’est ce que l’on fît d’abord. Mais ce moyen, praticable avec avantage sur les lignes d’un faible parcours, n’était plus possible pour les lignes de très longue étendue ; car l’installation d’un nombre considérable de fils nouveaux sur de très grands parcours aurait amené des dépenses bien au-dessus des recettes de la ligne.

Il a donc fallu chercher une autre solution à cette difficulté, et, en conservant un petit nombre de fils, accroître la capacité de transmission des appareils.

Le génie de nos constructeurs et ingénieurs trouvait dans ce problème une ample matière à s’exercer, et il n’a pas fait défaut à l’attente du public. Aujourd’hui, la rapidité des transmissions télégraphiques dépasse, on peut le dire, toute limite, et l’instrument qui sert à l’expédition des messages a subi, sinon de profondes modifications, du moins des appropriations particulières, qui en ont décuplé la portée.

C’est à exposer les perfectionnements de la télégraphie électrique, depuis l’année 1870 jusqu’à ce jour, que ce Supplément sera consacré.


Les perfectionnements que nous avons à faire connaître, et qui ont permis d’accroître considérablement le nombre de dépêches transmises en un temps donné, sont de trois ordres, constituant trois systèmes bien distincts.

Au premier système se rattachent les transmetteurs automatiques, qui expédient les dépêches au moyen d’une bande de papier perforée à l’avance par l’expéditeur, ou par un employé, et dont les trous corres-