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employée par M. Daniel Colladon, dans les pompes à compression d’air que le savant physicien de Genève installa pour la compression de l’air, aux ateliers de Gœschenen et d’Airolo, pendant les travaux d’excavation du tunnel du mont Saint-Gothard, de 1875 à 1880.

Des deux pompes atmosphériques, l’une comprime l’air, et l’autre fait le vide ou raréfie l’air. On peut donc, à volonté, grâce à l’identité de modèle des soupapes, et en changeant seulement le sens de leur ouverture, les faire aspirer, tantôt dans l’atmosphère, tantôt dans les réservoirs de vide, c’est-à-dire en faire à volonté des pompes à compression ou des pompes à raréfaction.

L’air aspiré par ces pompes est puisé dans une cheminée située dans une cour contiguë à celle des machines, et qui donne sur la rue Jean-Jacques-Rousseau.


Tel est l’ensemble d’appareils qui sert à faire varier la pression de l’air dans les conduites souterraines de la ville. Il importe d’ajouter qu’en prévision des accidents extérieurs ou des dérangements, un second groupe d’appareils, semblable à celui qui vient d’être décrit, a été construit et est toujours prêt à marcher. Pendant qu’un groupe travaille, l’autre reste inactif, mais tout prêt à servir de rechange, pendant les réparations ou pendant les visites, qui sont toujours nécessaires au bout d’un certain temps de service des appareils.


Le travail des machines que nous venons d’étudier ne dure que de 7 heures du matin à 11 heures du soir. Alors, commence le service de nuit. Il faut un travail de nuit pour l’usine de l’Hôtel des postes ; car les tubes pneumatiques expédient, le soir, au bureau central des télégraphes de la rue de Grenelle, les dépêches de la province, et celles qui sont remises pendant les dernières heures, aux bureaux des quartiers. Ce service étant beaucoup moins important que celui du jour, les pompes atmosphériques sont actionnées par une machine à vapeur de moindre puissance, par une machine compound, à pilon, de la force de 30 chevaux.

Cette dernière machine, qui n’a pu être représentée sur la figure 426 (Usine à vapeur de l’Hôtel des postes), parce qu’elle est placée à gauche, en contre-bas du terre-plein supportant la machine Corliss et les pompes atmosphériques, est à condensation, comme toutes celles du système compound, et à deux cylindres. Sa vitesse est de 80 tours par minute. Elle diffère de la grande machine, ou machine Corliss, en ce qu’elle est pourvue d’organes de transmission (poulies de réserve, paliers et courroies allant de l’arbre moteur aux tiges des pistons des pompes atmosphériques) complication que l’on a pu éviter, ainsi qu’on l’a vu plus haut, avec la machine Corliss.


Pour terminer la description de l’usine pneumatique de l’Hôtel des postes, il nous reste à dire que l’on emmagasine l’air comprimé, ou raréfié, dans quatre énormes cylindres en tôle, qui n’ont pas moins chacun de 19 mètres de long, et qui sont logés sous un abri obscur, à proximité de l’atelier des machines.

On voit représenté sur la figure 427 la perspective de ces trois réservoirs.

Nous n’avons pas besoin de dire que ces cylindres métalliques, qui sont en rapport, par une tuyauterie, a, a′, avec les pompes atmosphériques, reçoivent de l’air comprimé ou de l’air raréfié, selon les besoins du service. Il suffit de relier cette tuyauterie aux pompes de compression ou de raréfaction.

Les grands réservoirs de tôle qui communiquent, par le tube a, a′ avec les pompes atmosphériques, sont en rapport, par les gros tuyaux, A, A′, B, B′, avec les conduites métalliques souterraines, dans lesquelles les étuis à dépêches sont, comme nous