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tion du miroir, selon les déplacements du soleil, pour remplacer un héliostat.

On a cru devoir, récemment, ajouter à l’appareil une tige verticale, T, et une clef de Morse. Un bras courbe relie la tige T à la clef de Morse, fixée elle-même sur le disque S. Un ressort placé sous la clef la maintient soulevée contre une vis de réglage. En pressant la clef, on fait varier l’angle d’inclinaison du miroir. Le bras courbe peut être allongé ou raccourci, suivant les besoins ; au moyen de la vis de pression qui le fixe au bord du miroir. Cet ajustement n’est point représenté sur la figure 419, parce qu’il est rarement en usage.

Comme dans le système de Leseurre, on fixe l’attention du poste correspondant, en faisant exécuter au miroir une ou plusieurs révolutions complètes.

Pour se mettre en rapport avec la station correspondante, on place, à 4 ou 5 mètres en avant de l’appareil, une mire D (fig. 419) qui peut être élevée ou abaissée jusqu’à ce que l’œil appliqué derrière le miroir, à son ouverture centrale, rencontre le miroir placé à la station correspondante. Quand l’officier veut transmettre une dépêche, il incline avec la vis le miroir, dont les rayons réfléchis vont traverser la mire D, et lui indiquent, par ce fait même, que les signaux qu’il transmet arrivent bien à la station fixée.

Contrairement aux autres appareils de ce genre, ce télégraphe émet des signaux par extinction, au lieu d’émettre des signaux lumineux, puisqu’au repos il éclaire toujours la station correspondante.


Quand le soleil est haut sur l’horizon, c’est-à-dire pendant la plus grande partie de la journée, l’héliographe se réduit au miroir mobile et à la mire qui l’accompagne ; mais le matin et à la fin du jour, le soleil ne donnerait, par sa position peu éloignée de l’horizon, que peu de lumière réfléchie, l’angle de réflexion étant alors très obtus ; ou bien le soleil peut se trouver derrière l’opérateur. Il faut, à ces moments, faire usage d’un second miroir, qui reçoive les rayons du soleil tombant sur le premier avec un angle très ouvert, et les réfléchisse sur le miroir principal.

Cette disposition est représentée sur la figure ci-dessous. M′ est le miroir réflecteur, supplémentaire, supporté par la tige horizontale L. Il renvoie les rayons du soleil sur le miroir principal M. Ce dernier miroir est mû par l’opérateur, qui tourne la vis V, jusqu’à ce qu’au moyen du trou central il éclaire la station correspondante.

Fig. 420. — Héliographe anglais à double miroir.

Sur le dessin pittoresque de la page suivante (fig. 421), on voit un soldat héliographiste anglais, au milieu d’un paysage du sud de l’Afrique, manœuvrant l’appareil optique portatif que nous venons de décrire. Le soleil étant placé à l’arrière de l’observateur, le second miroir réflecteur renvoie les rayons lumineux sur le miroir principal.