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Fig. 414. — Coupe du télégraphe optique du colonel Mangin, éclairé par la réflexion des rayons solaires.


appareils n’ont pas besoin d’être déplacés, le colonel Mangin en a combiné d’autres, plus lourds et plus puissants, dits appareils à miroirs, ou télescopiques. C’est encore la lampe à pétrole ou la lumière solaire qui sert, dans ce cas, de source lumineuse ; mais le faisceau lumineux, au lieu d’être rendu parallèle au moyen de lentilles, est à la fois réfléchi et réfracté par un grand miroir concave, à double courbure, placé au fond de l’appareil. Le calcul de la courbure de ce miroir constitue l’un des plus intéressants travaux du colonel Mangin.

Les signaux sont toujours vus au moyen d’une lunette jointe à l’appareil de réception.

Avec les appareils télescopiques, ou à miroirs dont le calibre varie de 35 à 60 centimètres, on communique aisément à des distances variant entre 50 et 200 kilomètres. Ces grandes portées exigent un temps absolument clair ; et des récepteurs de même calibre. Le temps clair est surtout de rigueur ; car, de même que tous les signaux lumineux en général, ceux de la télégraphie optique sont interrompus d’une façon absolue par le brouillard, la fumée et des brumes, même légères.

Tous les forts de Paris sont pourvus d’appareils optiques du colonel Mangin, éclairés au pétrole. Nos places fortes emploient les mêmes appareils pour correspondre, pendant les manœuvres, avec les troupes, ou avec des forts éloignés.


En 1881 et 1885, un habitant de l’île Maurice, M. Léon Adam, réalisait, avec des fonds très modiques, des communications optiques entre l’île de la Réunion et l’île Maurice.

M. Léon Adam, petit-fils d’un amiral célèbre, l’amiral Bouvet, était un capitaine au long cours, ancien officier volontaire de la marine française, et plus tard, officier des Messageries maritimes, qui exerçait à l’île Maurice les fonctions d’expert de l’amirauté anglaise, près des consulats. En 1881, les travaux de jonction géodésique, entre l’Espagne et l’Algérie, menés à si bonne fin par le colonel Perrier et le général espagnol Hanez, avaient attiré l’admiration du monde savant. M. Léon Adam résolut