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sans aucun retard, les polir avec des gratte-brosse, puis les remettre au bain, en ayant soin de ralentir le courant.

D’après M. Sprague, la force électro-motrice du courant ne doit pas dépasser 5 volts, au début de l’opération, et 1 volt à la fin.


« La difficulté du nickelage, dit cet électricien, réside, non pas dans le choix de la solution, mais dans la direction de l’opération, car le nickel diffère des autres métaux en ceci : que le dépôt est toujours accompagné d’un dégagement considérable de gaz hydrogène, constituant naturellement une déperdition de force ; le but à poursuivre est d’obtenir le moins de gaz et le plus de nickel possible. Une autre conséquence est que le dépôt est apte à contenir le gaz et par conséquent à devenir poreux ou écailleux, auquel cas le revêtement tend, dès qu’il a atteint une épaisseur modérée à se fendre et à se séparer en pellicules brillantes.

Afin de prévenir ce désagrément, la solution doit être concentrée et la puissance de la batterie soigneusement proportionnée au travail qui s’accomplit. Pour la première attaque, il faut une puissante batterie, telle que trois couples de Bunsen en série ; mais aussitôt qu’un revêtement général est obtenu, l’économie et la bonté du travail demandent une grande réduction dans la force électromotrice du courant. Un seul élément Smée, par exemple, proportionné à l’intensité nécessaire peut convenir. »


Nous disions tout à l’heure qu’on peut indifféremment utiliser, dans l’opération du nickelage, des anodes en nickel ou en platine, autrement dit, des anodes solubles ou insolubles. L’avantage des premières c’est de restituer à la liqueur électrolytique, à mesure que le métal qu’elle renferme se dépose sur les pièces, la quantité de nickel que cette liqueur vient d’abandonner.

Fig. 405. — Disposition des anodes et cathodes.

Toutefois, la nature de ces anodes a une influence considérable sur les bains : elle les rend alcalins et un précipité d’oxydule de nickel ne tarde pas à troubler la liqueur, si l’on n’a pas soin de rétablir l’équilibre, en y versant un peu d’acide nitrique.

Les anodes insolubles (platine ou charbon) ne présentent pas le même inconvénient ; mais, en revanche, elles laissent le bain s’appauvrir, à mesure que son métal se dépose, et elles exigent, pour que l’opération continue à s’effectuer convenablement, un surcroît d’énergie électrique, qui augmente les frais généraux. De plus, le bain s’acidifie, le dépôt devient moins adhérent, et la couche ne peut atteindre qu’une faible épaisseur. On remédie à ce défaut en introduisant dans le bain du carbonate de nickel, qui le neutralise, et le ramène à son état initial.

Les anodes doivent être suspendues dans le bain, au moyen de fils en nickel ou de fils de cuivre. Dans ce dernier cas, il importe que les anodes ne plongent pas complètement dans le liquide ; sans quoi ces fils se dissoudraient aussi.

Au sortir du bain, les pièces sont lavées à l’eau froide, qui les débarrasse de toute trace de sulfate. On les plonge ensuite dans de l’eau bouillante, puis on les sèche dans de la sciure de bois chaude, ou bien à l’étuve.

Le polissage, lorsqu’il est nécessaire,