Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/479

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le carbonate de cuivre est d’un prix peu élevé. On le place dans un petit sachet, qui trempe dans le liquide, et l’on obtient ainsi, à coup sûr, des dépôts magnifiques de cuivre rosé, qui se conserve indéfiniment, sans que sa surface éprouve la moindre oxydation au contact de l’air.

On voyait à l’Exposition de 1878, une belle collection de reproductions galvanoplastiques d’objets naturels, dus à M. Thiercelin. Entre autres spécimens intéressants, on remarquait des pièces anatomiques, recouvertes d’abord de cuivre, puis détruites après coup, laissant une empreinte des plus fidèles et des plus commodes pour l’étude de l’anatomie.

Ce genre de reproduction permettrait de doter nos musées et nos grandes écoles pratiques de pièces anatomiques bien plus exactes que tous les modèles en cire actuellement en usage.

Il est possible, d’ailleurs, de peindre le cuivre avec des couleurs appropriées, mais en couches assez minces pour ne point altérer la finesse des détails.

La perfection que l’on peut atteindre dans ce genre de travail est telle que des étoffes de soie recouvertes de cuivre, laissent voir le grain de la trame, avec une netteté aussi grande que sur l’étoffe elle-même.




CHAPITRE V

le nickelage. — propriétés physiques et chimiques du nickel. — bains de nickelage : formules de mm. gaiffe et roseleur. — bains de décapage. — méthode de gaiffe pour la préparation des pièces. — opérations du nickelage. — extraction du nickel des vieux bains. — nickelage du zinc. — tour à polir.

Dans notre Notice sur la Galvanoplastie et les dépôts électro-chimiques, des Merveilles de la science, nous avons à peine mentionné le nickelage, c’est-à-dire la précipitation du nickel sur d’autres métaux. Cette opération, à peu près inconnue avant 1870, a pris, depuis cette époque, une importance industrielle énorme. Il est donc indispensable de la signaler et de l’étudier dans ce Supplément.


Le nickelage est une opération difficile, dont la réussite dépend surtout de la pureté des sels de nickel employés et du dosage des bains.


Avant de décrire les divers procédés qui servent à obtenir un bon revêtement de nickel, nous donnerons quelques renseignements sur ce précieux métal, dont l’emploi tend à se généraliser de plus en plus.


Le nickel, à l’état de pureté, est très dur, et susceptible de recevoir un très beau poli. Sa couleur est d’un blanc grisâtre. Il est excessivement tenace et peu fusible. Sa densité varie de 8,34 à 8,80, suivant qu’il est fondu ou forgé. Il est d’un pouvoir magnétique plus considérable que le fer, et il se lamine, se forge et s’étire avec la plus grande facilité.

Au point de vue chimique, le nickel est soluble dans les acides azotique, sulfurique et chlorhydrique. Inattaquable par l’eau, il est, au contraire, attaqué par l’eau de chaux et les infusions de thé, de café, la bière, la graisse chaude, etc.

Le sel de nickel qui, jusqu’ici, a donné les meilleurs résultats pour les dépôts électro-chimiques, est le sulfate double de nickel et d’ammoniaque. Ce sel fut préconisé, dès l’origine, par Isaac Adams, le chimiste anglais créateur de cette nouvelle industrie, et employé de préférence à tout autre par Gaiffe, le propagateur du nickelage en France.

La composition du bain de nickelage est la suivante :


Sulfate double de nickel et d’ammoniaque 
1 kilogramme.
Eau distillée 
10 litres.

On fait dissoudre le sel double dans l’eau chaude, puis on filtre la liqueur, après refroidissement.