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Fig. 398. — Ampère-mètre à aiguille.


cuivre, le tableau qui précède nous apprend qu’un ampère peut libérer 1gr,19 de cuivre par heure. Il suffit donc de diviser le poids du dépôt exprimé en grammes, par 1,19, pour obtenir le nombre d’ampères auquel correspond la déviation notée.

En répétant cette opération un certain nombre de fois, avec des courants d’intensités très différentes, on obtient, moyennant quelques précautions, un étalonnage très suffisant pour les besoins de la pratique.

La facilité avec laquelle on peut vérifier le poids de cuivre obtenu dans un temps donné, a même fourni une solution très élégante d’un problème assez délicat : nous voulons parler de l’établissement des compteurs électriques.

En 1881, M. Edison présenta à l’Exposition internationale d’électricité de Paris, un compteur de courant, qui enregistrait la consommation d’électricité par la forme et le poids d’un dépôt de cuivre.

L’appareil se composait de deux petites cuves galvanoplastiques traversées par la totalité du courant qui alimentait l’installation soumise à son contrôle. Dans chaque cuve se trouvaient deux lames, dont l’une diminuait, tandis que l’autre augmentait de poids. En pesant cette dernière, tous les mois, par exemple, on pouvait apprécier la consommation d’électricité, avec une certaine exactitude.

La deuxième cuve servait de contrôle à la première. Le dépôt qu’elle avait fourni n’était pesé que tous les ans ; si bien qu’elle totalisait les résultats fournis par la première cuve.

Malheureusement, l’appareil que nous venons de décrire n’a pas donné les résultats qu’en attendait l’inventeur, qui essaya successivement divers bains de sels de cuivre et de zinc.

Le dernier modèle construit était extrêmement curieux. Les deux lames métalliques étaient supportées, respectivement, à chacune des extrémités d’un fléau de balance isolé. Le courant, arrivant par la lame la plus lourde, la forçait à se dissoudre dans le bain, et transportait le métal sur l’autre lame. Il arrivait donc un moment où le fléau basculait, et changeait lui-même les commutateurs ; si bien que le sens du courant était renversé.

Le même effet se reproduisait donc alternativement dans un sens ou dans l’autre, et comme il était facile d’enregistrer sur un cadran le nombre des oscillations du fléau, dans un temps donné, on savait, par une simple lecture, quelle avait été la consommation d’électricité pendant le même temps.