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Fig. 397. — Expérience du transport de la force par le courant électrique, faite de Vizille à Grenoble, par M. Marcel Deprez. (Appareil récepteur de Grenoble contenant une pompe pour l’élévation de l’eau.)


engendre par le mouvement, un courant électrique, qui est recueilli et transporté par le fil, D, et le conducteur métallique en bronze silicieux, qui le transmet à Grenoble.

La figure ci-dessus montre l’arrivée du fil conducteur à Grenoble, dans la galerie de l’Exposition, et la machine réceptrice, R, qui, recevant le courant électrique de Vizille, transforme l’électricité en énergie mécanique. La force ainsi transmise actionne une pompe, qui élève l’eau d’un réservoir et la fait retomber, en cascade.

Enfin, dans une nouvelle série d’expériences faites de Paris à Creil, le bronze silicieux fut remplacé par un fil de cuivre, de 5 millimètres de diamètre.

Au point de vue du rendement, à intensité égale de courant, la perte par le conducteur avec le bronze silicieux était une fois moindre que celle qu’avait donné à Munich le simple fil télégraphique en fer. On transmit, de Paris à Creil, une force de 4 chevaux-vapeur et demi, avec un rendement de 48 pour 100. C’était un progrès sur la première expérience du chemin de fer du Nord, en 1883, qui n’avait donné qu’un rendement de 40 pour 100, comme il est dit plus haut.

À la suite de ces expériences, qui, malgré leurs médiocres résultats, furent jugées encourageantes, MM. de Rotschild se déclarèrent prêts à subvenir aux dépenses nécessaires pour l’expérience en grand du transport de la force de Paris à Creil, sur le chemin de fer du Nord, c’est-à-dire à la distance de 58 kilomètres. Il s’agissait de transporter à cette distance une force de 200 à 250 chevaux-vapeur.