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transmettent au conducteur extérieur qui leur est fixé.

Les balais d’une dynamo sont analogues aux pôles d’une pile. L’un est le balai positif, l’autre le balai négatif. Entre les deux, il existe une différence de potentiel qui constitue la force électro-motrice utilisable dans le circuit extérieur.

Telle est l’armature, ou l’anneau de Gramme, qui constitue la partie essentielle d’une machine dynamo-électrique. Il a subi des modifications et des perfectionnements nombreux, mais il est resté jusqu’à ce jour le type classique des armatures.

La disposition du collecteur de l’anneau Gramme permet de recueillir un courant dont le sens est toujours le même, qui ne subit pas d’interruption complète, et dont l’intensité est, pour ainsi dire, constante, parce qu’il est la somme des courants induits dans la moitié des bobines, dont quelques-unes sont toujours à leur maximum de potentiel.

Dans d’autres machines, au contraire, les courants sont pris tels qu’ils sont développés dans les bobines induites. Comme ils changent de sens dans chaque bobine, au moment où elle passe d’un champ magnétique dans un autre, le courant résultant se modifie également. Il peut ainsi se trouver renversé jusqu’à trente mille fois par minute en passant chaque fois par zéro.

De là une subdivision à établir dans les machines dynamos. Les premières sont à courants continus ; les secondes à courants alternatifs.

On peut, il est vrai, redresser les courants alternatifs au moyen d’un commutateur, mais ils ne deviennent pas continus pour cela. Ils sont constamment de même sens, mais leur intensité varie de zéro à zéro, en passant chaque fois par un maximum.

Nous avons dit que les machines dynamo-électriques proprement dites sont celles dans lesquelles le champ magnétique est produit par un électro-aimant. Les dynamos se distinguent encore les unes des autres par le mode d’excitation de leur champ magnétique.

Les unes sont à excitation indépendante : le courant qui parcourt le fil des électros est fourni par une autre machine magnéto ou dynamo.

Les autres sont auto-excitatrices, c’est-à-dire que c’est la machine elle-même qui produit l’excitation de son champ magnétique.

Le principe de l’auto-excitation repose sur le magnétisme rémanent. Si le fer doux des électros était parfaitement pur, et ne présentait aucune trace d’aimantation, le mouvement de l’anneau de Gramme ne produirait aucun courant induit. Mais au moment où ce mouvement commence, le fer doux possède un magnétisme rémanent, qui donne naissance à un courant, très faible, il est vrai, mais suffisant, pour commencer l’excitation des électros. Ceux-ci peuvent, à leur tour, agir sur la bobine ; et il se produit ainsi une série de réactions successives, qui augmentent l’intensité du courant, jusqu’à ce qu’elle ait atteint l’intensité nécessaire. Ces opérations se passent, d’ailleurs, dans un temps très court.

Il faut remarquer que les machines à courants alternatifs ne peuvent être autoexcitatrices, que si l’on a soin de redresser les courants, avant de les envoyer dans le fil des électros ; sinon elles doivent être excitées par une machine magnéto-électrique, ou par une autre dynamo à courants continus.

Mais parmi les machines auto-excitatrices, il faut encore distinguer, car l’excitation peut se faire de plusieurs manières. La machine est à excitation simple, ou en série, quand l’inducteur est parcouru par le courant total de la machine. Elle est à excitation dérivée, lorsqu’ils sont parcourus par une simple dérivation du courant principal. Enfin elle est à excitation en