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L’appareil de M. Clamond est, de tous les générateurs de ce genre, le plus pratique et le plus puissant. Il peut servir, soit pour la galvanoplastie, soit pour mettre en action de petits moteurs, soit enfin pour produire de la lumière. La pile dont M. Clamond s’est servi pour ses expériences d’éclairage électrique se composait de 6 000 couples, capables d’alimenter deux régulateurs Serrin, fournissant chacun une lumière équivalente à 50 becs Carcel. Son principal inconvénient est de s’altérer à la longue.

Les piles thermo-électriques sont loin d’avoir dit leur dernier mot. L’idée d’allumer un calorifère pour produire un courant électrique est, en effet, de nature à exciter le zèle des inventeurs, et peut-être trouvera-t-on un jour dans ce genre d’appareil la solution du problème de la production de l’électricité à bon marché.




CHAPITRE IX

les piles secondaires. — les accumulateurs, transformateurs. — accumulateurs planté.

Après avoir parlé des divers générateurs d’électricité, il nous reste à étudier la série d’appareils remarquables auxquels on a donné le nom de piles secondaires, d’accumulateurs ou de transformateurs. Ces appareils ont pour mission, non plus de produire des courants électriques, mais de changer les propriétés de ces courants, et d’en faire, pour ainsi dire, provision.

La première idée de ce genre de générateurs électriques est fort ancienne. Dès les premiers temps de la découverte de la pile, c’est-à-dire en 1803, Ritter avait eu l’idée de remplacer les deux fils d’un voltamètre à lames de platine, par des électrodes d’or, de cuivre, de fer et de bismuth, et de former, avec ces conducteurs peu oxydables, un courant de seconde main, pour ainsi dire. Ces expériences, reprises en 1859 par M. Gaston Planté, l’amenèrent, en peu de temps, à reconnaître la facile oxydation du plomb sous l’influence du courant intérieur de la pile, et les avantages que ce métal pourrait offrir pour emmagasiner l’électricité.

Fig. 349. — M. Gaston Planté.

C’est en 1860 qu’à la suite de ses patientes recherches sur les courants secondaires, développés au sein des piles polarisables, M. Gaston Planté construisit la première pile secondaire. Afin de recueillir et de pouvoir mettre à profit ces courants, M. Gaston Planté, qui avait reconnu que « la force électro-motrice d’un voltamètre à lames de plomb plongées dans l’eau acidulée par de l’acide sulfurique était plus énergique et plus persistante que celle de tous les autres métaux, et qu’elle dépassait même de moitié celle de l’élément voltaïque le plus énergique comme celui de Grove et de Bunsen »,