Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/420

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
Fig. 346-347. — Pile thermo-électrique de Noé (de Vienne).


un certain nombre de ces couples jusqu’à ce que la pile forme un parallélépipède, que l’on mastique dans une pièce rectangulaire de cuivre, de façon que les soudures soient découvertes et présentent deux faces que l’on enduit de noir de fumée pour les rendre plus sensibles à l’action de la chaleur. De chaque côté de la monture de la pile sont fixées deux bornes correspondant : l’une avec le premier bismuth et l’autre avec le dernier antimoine. L’appareil est supporté par un poids à charnière qui permet de lui donner toutes les positions voulues. Enfin, et pour que la chaleur environnante n’influe pas sur la pile, celle-ci est renfermée dans un étui rectangulaire dont les extrémités sont munies d’écrans au moyen desquels on peut ne laisser arriver la chaleur que sur l’une de ses faces.

Cette pile est une simplification et un perfectionnement de celle d’Œrsted et Fourier ; elle mesure environ deux centimètres cubes de côté, et renferme cinquante couples. Melloni l’a appliquée à l’étude du rayonnement de la chaleur.


Dans l’industrie on a utilisé plusieurs alliages à la formation des piles thermo-électriques, dans le but d’obtenir un courant plus intense. C’est ainsi que MM. Mathiessen, Marcus, Wheatstone et Ladd ont employé un alliage de nickel, de cuivre et de zinc, et un autre formé de bismuth, de zinc et d’antimoine. Ils ont pu, à l’aide de cette pile, rendre incandescent un fil de platine et obtenir des étincelles d’une bobine Rhumkorff.

M. Farmer, de Boston, a construit une pile de ce genre, dont les lames positives étaient formées par un alliage de cuivre, de zinc et de nickel, et les lames négatives de zinc, de bismuth et d’antimoine.

M. Bunsen, et plus tard M. Edmond Becquerel, ont utilisé dans la construction des piles thermo-électriques la pyrite de cuivre. Celle que M. Edmond Becquerel imagina, en 1865, était formée de sulfure de cuivre artificiel et de maillechort (alliage de cuivre et de nickel).

Aucune des piles que nous venons d’examiner n’a reçu d’application pratique. La première dont on fait usage industriellement est celle de M. Noé, physicien de Vienne, faite avec du maillechort et un alliage de zinc et d’antimoine.

La figure 346-347 représente la pile thermo-électrique Noé.

Les soudures S, S, qui par leur échauffement doivent produire le courant électrique, sont chauffées dans un petit cylindre