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pas saturé par les gaz qui y parviennent en traversant les cylindres, il s’établit un double courant de dissolution, dont la résultante est dirigée du gaz le plus soluble au liquide.

3o Une fois que le liquide est saturé, le courant devient très régulier et de sens invariable ; il se dirige alors dans le sens du mouvement prépondérant de l’un des deux gaz, à travers le liquide ; on peut donc le prévoir, d’après la loi de la diffusion simple, qui conserve dans ce cas ses allures générales.




CHAPITRE VIII

les piles thermo-électriques. — piles de seebeck, d’œrsted et fourier, de pouillet, nobili, mathiessen, marcus, wheatstone, ladd, farmer, bunsen, becquerel, noé, mure, clamond.

Les piles thermo-électriques sont des appareils qui transforment directement la chaleur en électricité.

La première de ces piles fut construite en 1821, par Thomas Seebeck, professeur de physique à Berlin. Elle se composait d’une barre de bismuth, sur laquelle étaient soudées les extrémités d’une lame de cuivre, recourbée de manière à laisser un espace vide entre les deux métaux. En chauffant l’une des soudures de ce système, Seebeck reconnut qu’il se produisait un courant électrique se dirigeant de la soudure chaude à travers le barreau de bismuth.

Les lois des phénomènes que présentent les générateurs thermo-électriques furent établies en 1823, par A. C. Becquerel. L’illustre physicien observa : qu’entre les mêmes limites de températures, on obtient, suivant les métaux employés, des courants d’intensité variable, qui correspondent à des pouvoirs thermo-électriques différents ; — qu’il existe, à des températures différentes, des courants thermo-électriques entre deux portions d’un même métal homogène ; — qu’enfin, les mêmes phénomènes se reproduisent encore au contact des liquides et des solides, et des liquides entre eux.

Œrsted et Fourier, sur les indications de Seebeck, construisirent une pile thermo-électrique, composée de barreaux de bismuth, qui se terminaient par une partie soudée, qu’on refroidissait avec de la glace, tandis que les autres soudures étaient chauffées à l’aide de petites lampes à alcool.

Pouillet construisit, pour ses recherches sur les lois des courants, une pile thermo-électrique formée de lames de cuivre et de cylindres de bismuth soudés alternativement les uns aux autres. Il suffit, pour mettre cette pile en fonction, de plonger dans de l’eau chaude toutes les soudures impaires, et de placer toutes les soudures paires dans de la glace.

Fig. 345. — Pile thermo-électrique de Nobili.

Dans la pile de Nobili, qui est composée de bismuth et d’antimoine, toutes les soudures paires sont d’un côté et les soudures impaires de l’autre. Généralement, cette pile consiste en un premier couple sur lequel on place une feuille de papier verni, puis un second couple semblable au précédent et relié avec lui. On continue à superposer et à isoler de la même manière