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laine, sur lesquels vient s’appuyer la première auge.

Cette pile doit être disposée de façon à ce que l’on puisse tourner facilement autour. La première auge et le support doivent être soigneusement nivelés.

Au fond de la première auge, on place l’élément cuivre, dont on assure le contact métallique au centre et aux quatre coins ; puis on place sur ces coins les quatre blocs de terre vernie formant de petits cubes qui servent de support au grillage en zinc. On verse alors dans l’auge une solution de sulfate de zinc d’une densité de 1,1 en humectant d’abord la grille et son enveloppe en parchemin. On s’assure ensuite que les quatre coins supérieurs du zinc et les quatre coins inférieurs en plomb de l’auge suivante sont propres et secs, et l’on appuie l’auge no 2 sur le zinc no 1, et ainsi de suite jusqu’à ce que la pile soit complète.

Les cristaux de sulfate de cuivre qu’on emploie dans cette pile doivent être en petits morceaux de la grosseur d’un pois ; on les pèse par petites quantités, d’environ 30 grammes. Pour mettre la pile en action, on verse ces 30 grammes de sulfate de cuivre séparément, sur chaque face, distribuant cette quantité aussi également que possible entre les blocs de terre cuite. Immédiatement après, on met chaque élément en court circuit, et au bout de dix minutes, la pile est prête à agir, avec toute sa force. De temps en temps, il faut ajouter du sulfate de cuivre, toujours par quantités égales pour chaque auge, comme au moment où la pile a été chargée ; mais il ne faut jamais mettre de nouveau sulfate de cuivre, tant que la quantité mise précédemment n’est pas complètement usée. De temps à autre, il faut retirer, avec un siphon, et à partir d’un point inférieur au niveau extrême du sulfate de zinc, assez de liqueur pour abaisser son niveau d’environ 7 millimètres, puis rétablir ce niveau en versant de l’eau fraîche jusqu’à ce qu’elle soit à la hauteur des grilles de zinc.

La résistance intérieure de ces éléments est très faible, tandis que leur force électromotrice est considérable.

Fig. 337. — Pile allemande (Siemens et Halske).

L’élément Siemens et Halske, adopté en Allemagne, est une pile Daniell dont la cloison poreuse est plus épaisse. Il se compose, comme on le voit, d’un vase cylindrique de verre, au fond duquel est placée une bande de cuivre, C, en forme de S, à laquelle est soudé un fil servant d’électrode négative. On recouvre la bande de sulfate de cuivre, et, après avoir placé dessus une cloche en terre poreuse, surmontée d’un manchon en verre, K, sur lequel pose l’électrode, on la remplit de cristaux de sulfate de cuivre.

Au-dessus de la cloche on met, après l’avoir exprimée, une sorte de bouillie faite avec du papier et son quart en poids d’acide sulfurique étendu de quatre fois autant d’eau. Sur cette pâte, qui sert de vase poreux, on pose un morceau de toile, que l’on recouvre de cristaux de sulfate de zinc, et