Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/403

Cette page a été validée par deux contributeurs.

en activité. Le zinc se transforme en chlorure, et le graphite joue le rôle de dépolarisateur mécanique.


MM. Leroux et Guiguet ont obtenu des piles à courant intense, en substituant à l’acide azotique de la pile Archereau, du bioxyde de manganèse, et en remplaçant l’acide sulfurique par de l’acide chlorhydrique étendu d’eau.


M. Edredge a fait une pile au protoxyde de plomb, que l’on dit être très constante, et qui est formée d’un vase au fond duquel est placée une plaque de plomb, constituant le conducteur positif. Au-dessus, se trouve la litharge, puis de l’eau salée, dans laquelle plonge le conducteur négatif. Celui-ci consiste en une lame de zinc amalgamé, suspendue, par trois agrafes, au vase de la pile. L’action est la suivante : l’hydrogène, dégagé par l’attaque du zinc, réduit la litharge, qui se dépose à l’état métallique sur la lame de plomb.


MM. Clamond et Gaiffe ont substitué au bioxyde de manganèse de la pile Léclanché le sesquioxyde de fer. Le défaut de cette pile est d’offrir une énorme résistance intérieure ; en revanche elle est impolarisable, et ne s’use que quand son circuit est fermé.


M. Reynier a construit une pile dont le vase poreux, constitué par du papier-parchemin, renferme du cuivre métallique et du sulfate de cuivre. Autour est une solution concentrée de soude caustique.

Le principal avantage de cette pile réside dans son peu de résistance, qui lui donne une intensité considérable. Avec moins de 30 éléments on peut produire l’incandescence d’une lampe électrique Swam ou Edison.


M. Desruelles a construit des piles Daniell et Léclanché qu’il a rendues facilement transportables en entourant le vase poreux d’amiante imbibée de la solution excitatrice.

Ces piles, analogues à celle que Zamboni proposa, en 1812, ne sont applicables que pour les actions discontinues, parce que le liquide, étant immobilisé, ne peut reprendre son homogénéité que par diffusion à travers l’amiante.


MM. de Lalande et Chaperon ont imaginé de construire, avec l’oxyde de cuivre et la potasse, une pile à un seul liquide et à dépolarisant solide, qui constitue un générateur électrique constant, simple, économique, et ne consommant les matières actives qu’en proportion du travail fourni.

L’oxyde de cuivre est un des oxydes qui abandonnent le plus facilement l’oxygène, et ce composé a encore l’avantage de donner, après sa réduction, un métal très bon conducteur de l’électricité.

C’est cet oxyde que MM. Lalande et Chaperon emploient comme dépolarisant, en le mettant en contact avec une surface métallique dont le prolongement constitue l’électrode négative.

L’électrode positive est une tige à lame de zinc, plongeant dans une solution de potasse caustique à 30 ou 40 p. 100, qui sert de liquide excitateur.

MM. de Lalande et Chaperon donnent à leur pile diverses dispositions. Le zinc a tantôt la forme d’un cylindre, tantôt la forme d’une tige cylindrique roulée en spirale et suspendue à la partie supérieure du vase plein du liquide excitateur.

Nous décrirons d’abord ce dernier modèle, que les inventeurs appellent modèle en spirale.

L’élément à spirale (fig. 327) à couvercle mobile est formé d’un vase cylindrique en verre, V, contenant :

1o Une boîte en tôle, A, pouvant servir à transporter la potasse caustique, et destinée