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est aujourd’hui l’une des plus employées pour les télégraphes électriques, le téléphone et les sonneries électriques.

Il faut seulement se garder d’appliquer cette pile aux usages auxquels elle n’est pas propre, c’est-à-dire dans tous les cas où l’on a besoin d’un courant continu, et d’une quantité d’électricité considérable. Mais pour les courants qui ne doivent être établis qu’à des intervalles éloignés, comme pour les sonneries électriques et le téléphone, la pile Léclanché n’a point de rivale.


L’élément Binder n’est qu’une modification de la pile Léclanché. Il se compose d’un vase cylindrique, qui porte, à peu près vers son milieu, une saillie, servant d’appui à un cylindre de zinc, creux. Au centre du vase, se trouve un crayon de charbon, que l’on entoure d’un mélange de bioxyde de manganèse et de charbon, jusqu’à la hauteur de la saillie. Un couvercle percé de deux ouvertures par lesquelles passent les électrodes empêche l’évaporation de la solution de chlorhydrate d’ammoniaque.


Gaiffe a modifié la pile Léclanché en remplaçant le chlorhydrate d’ammoniaque par du chlorure de zinc à 45° B. Le courant résulte de l’oxydation du zinc aux dépens du bioxyde de manganèse, qui passe à l’état de sesquioxyde. L’oxychlorure de zinc étant soluble dans le chlorure de zinc, l’action n’est pas arrêtée. La force électromotrice du couple équivaut à un couple et demi de Daniell. Sa constance est assez grande, et sa polarisation très lente ; elle disparaît même lorsqu’on laisse quelque temps la pile en repos.

La pile de Gaiffe au chlorure de zinc est représentée dans la figure 326.

Fig. 326. — Pile Gaiffe au chlorure de zinc.

Le charbon est prismatique ; mais il est percé, dans le sens de sa longueur, de 4 trous, dans lesquels on place le bioxyde de manganèse, en le tassant légèrement ; ce qui a pour effet de supprimer le vase poreux, tout en diminuant la résistance électrique. Ces trous servent à retirer le produit résultant de la réaction chimique qui a engendré l’électricité. Le vase de verre qui contient le charbon est carré, et fermé par un bouchon luté à la cire, et présentant seulement un trou, qui sert à introduire le liquide dans le vase, et à faire pénétrer le bâton de zinc.

La force électro-motrice de la pile au chlorure de zinc, de Gaiffe, est inférieure à celle de la pile Léclanché.


Pour éviter la décroissance rapide qu’éprouve la force électro-motrice des piles au bioxyde de manganèse, M. Devos a construit un couple dans lequel le vase poreux est supprimé, et où l’élément dépolarisateur et l’élément actif sont mélangés autour du conducteur positif. Ce dernier consiste en une lame de charbon, qui divise la pile en deux parties : d’un côté est le zinc et le bioxyde de manganèse, de l’autre, un mélange de chlorhydrate d’ammoniaque et de coke concassé. On charge le couple avec de l’eau pure, qui dissout le sel ammoniac et met la pile