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Bien que jouissant d’un repos mérité, Melsens s’est intéressé jusqu’à son dernier jour aux progrès de la science, et la fin de sa vie n’a pas démenti un seul instant sa carrière toute de travail et d’études se rapportant toujours à quelque objet d’utilité publique.

Fig. 317. — Melsens.

Son activité s’était portée sur les sujets les plus divers. Chimie, agriculture, physiologie, balistique, physique, sciences pures et sciences appliquées, il a touché avec succès à une multitude de questions. Il n’écrivait jamais sans avoir à produire une idée nouvelle ou des expériences dignes d’attention.

En chimie, il publia un travail important sur l’extraction du sucre de canne ou de betterave par l’emploi des sulfites, et un autre sur l’aldéhyde ; d’autres encore sur l’action de l’ammoniaque et des composés ammoniacaux, sur les matières organiques, la conservation des bois, le charbon décolorant, le coton-poudre, etc.

En thérapeutique, on lui doit une série d’études relatives à l’action physiologique de l’iodure de potassium et de l’ammoniaque, etc.

Melsens a obtenu à l’état liquide un grand nombre de gaz, en mettant à profit la propriété que possède le charbon récemment calciné d’absorber les gaz en quantité considérable.

Ses expériences sur les effets des projectiles l’ont conduit à des résultats très curieux, au point de vue mécanique. Ses dernières années furent consacrées en grande partie à l’étude de la question générale des paratonnerres auxquels il apporta les utiles perfectionnements que nous avons signalés.




CHAPITRE IV

le paratonnerre grenet.

On doit rapprocher du paratonnerre Melsens le paratonnerre de M. Grenet, le physicien auquel on doit le perfectionnement de la pile au bichromate de potasse.

On vient de voir qu’il existe actuellement deux systèmes de paratonnerres. L’un est construit avec des tiges de fer aussi hautes que possible ; mais comme le fer est peu conducteur et très oxydable, il entraîne l’établissement de puits spéciaux, fort dispendieux, et une surveillance rigoureuse. L’autre supprime les grandes tiges, qu’il remplace par de nombreuses petites pointes de cuivre rouge, et il peut se placer sur toutes les toitures, même les plus légères. Il assure un écoulement certain à l’électricité atmosphérique. Par la disposition de ses conducteurs en forme de rubans et en cuivre rouge, il fait participer le bâtiment tout entier à la conductibilité, et constitue dans son ensemble un immense paratonnerre à grande surface