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Ces trois types ont été jusqu’ici employés par la ville de Paris.

Le compresseur dont nous donnons les vues perspectives et les coupes est du deuxième type. Voici ses dimensions principales :


Surface de chauffe totale 
26m,40  
Diamètre des cylindres 
0m,230
Course des pistons 
0m,360
Diamètre des rouleaux 
1m,450
Longueur des rouleaux 
1m,625
Poids à vide 
22 à 24 t.
Poids moyen en charge 
25 à 27 t.
Vitesse moyenne de marche sur chaussée à cylindrer 
4 kil.

Le cylindrage des chaussées effectué par le compresseur à vapeur, donne à la surface de la chaussée une forme parfaite, en même temps qu’il lui assure une longue durée.

Ce résultat est l’effet combiné d’un poids et d’une vitesse considérable. Sur les chaussées liaisonnées par le rouleau à chevaux, autrefois en usage, l’empierrement n’est solidifié que sur une croûte de très mince épaisseur, et presque toujours par l’emploi de matières d’agrégation en excès. Il suffit alors de quelques charrois pesants pour y creuser des ornières, qui désagrègent la chaussée et la détruisent rapidement.

Au point de vue de la rapidité du travail, la vitesse ordinaire des compresseurs est de trois et demi à quatre kilomètres par heure, en cours de cylindrage, et de quatre à six kilomètres par heure, sur une chaussée en bon état d’entretien.

Les rouleaux mus par les chevaux parcourent au plus 2 200 mètres par heure, lorsqu’ils effectuent un long trajet ; mais si leur parcours est peu étendu, leur vitesse réduite — temps d’arrêt pour le retournement compris — n’est que de 1 631 mètres par heure. Cette vitesse moyenne résulte d’observations nombreuses.

Les vitesses moyennes des deux engins comparés sont donc entre elles comme neuf et quatre. Cette supériorité de vitesse, combinée avec le poids des compresseurs à vapeur, lequel est double, triple ou quadruple de celui des rouleaux à chevaux, permet d’exécuter rapidement, — c’est-à-dire en une séance de six à huit heures, au plus, — des travaux de cylindrage qui exigeraient trente-six à quarante heures par l’ancien procédé.

Un rouleau compresseur à vapeur de 27 tonnes, peut, dans une journée de 10 heures, cylindrer 400 mètres de longueur, sur une route de 5 mètres de largeur, empierrée avec une épaisseur de 0m,10 à 0m,15, soit 2 000 mètres de surface.

Cette rapidité de travail a pour conséquence nécessaire une grande économie, mais cet avantage n’est pas le seul. On a constaté, dans Paris, que les chaussées liaisonnées par les compresseurs à vapeur ne nécessitent pas un renouvellement de l’empierrement aussi fréquent que lorsqu’elles étaient consolidées par les rouleaux à chevaux. Telle chaussée qui, par l’ancien mode, devait être rechargée tous les six mois, dure au moins un an, et quelquefois dix-huit mois, sans réparation, lorsqu’elle a été cylindrée, dans de bonnes conditions, par les compresseurs à vapeur. Cette longue durée s’explique par la plus grande homogénéité de la couche solidifiée, et par l’emploi d’une moindre quantité de matières d’agrégation.




CHAPITRE IV

les voitures à vapeur, ou machines routières. — les fardiers militaires. — les voitures à vapeur agricoles.

Nous avons exposé, dans les Merveilles de la Science, les diverses tentatives faites jusqu’en 1870 pour appliquer les locomobiles à la traction sur les routes ; en d’autres termes, nous avons décrit les voitures à vapeur, ou machines routières. On com-