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peut prendre un mouvement d’éventail, à droite et à gauche de l’axe des voies ; ce qui permet à l’appareil de déblayer le terrain qui se trouve devant lui, à la largeur nécessaire. Elle peut même prendre une position perpendiculaire aux voies, si l’on veut travailler en élargissement.

Un ressort double placé à la partie supérieure de l’élinde, lui permet de remonter parallèlement à son axe, lorsqu’il se présente sous les godets un obstacle insurmontable. L’élinde, qui s’est soulevée sous l’effort, redescend sous l’impulsion du ressort, et le godet suivant vient piocher à son tour l’obstacle, jusqu’à ce qu’il ait cédé et soit entré dans un des godets. L’application de ce ressort évite les ruptures dans le mécanisme, lorsque la résistance du terrain est anormale.

Les godets à déversement automatique ont l’immense avantage de pouvoir draguer dans les terrains les plus agglutinatifs, comme argile, terre glaise, sans que, pour cela, le cube des déblais extraits soit inférieur à celui obtenu dans de bons terrains, tels que gravier et sable. Ils permettent, en outre, d’augmenter le cube des déblais dragués dans tous les terrains en général ; et cela par le seul fait de l’augmentation de vitesse, que le déversement forcé du godet permet de donner à la chaîne dragueuse.

La construction des godets est très simple. Le dossier est mobile. Une came à deux tablettes est installée au centre du tourteau supérieur de la drague : chacune de ces tablettes, en tournant, vient alternativement pousser le dossier du godet, en lui faisant décrire un arc de cercle autour de son articulation supérieure. La came est calée sur l’arbre de telle façon que lorsque le godet se présente au-dessus du couloir, le dossier a fait sa course, et par conséquent, a complètement chassé, en dehors du godet, toute la matière qui y était contenue.

Deux taquets, disposés à l’intérieur du godet, limitent la course du dossier, et l’empêchent de tomber par devant. Il conserve cette position jusqu’à ce que la résistance du terrain le force à reprendre sa place primitive.


MM. Ruston et Proctor, de Lincoln (Angleterre), construisent un appareil assez différent des excavateurs ordinaires et qui porte le nom de terrassier à vapeur (fig. 290).

Le truc porteur est un châssis rectangulaire formé de poutrelles en fer très résistantes et fortement assujetties entre elles par des pièces transversales. Ce châssis constitue une plate-forme qui supporte les différents organes de l’appareil. Il est monté sur quatre roues à boudins, et muni de crics-supports, destinés à l’immobiliser et à supporter l’effort de la poussée, quand le terrassier est en action.

La machine et la chaudière sont verticales. Cette dernière, d’une force de dix chevaux-vapeur, est à tubes bouilleurs transversaux. La machine est à deux cylindres, à enveloppe de vapeur. En avant de la machine est boulonnée sur le châssis, une tour composée de plaques en fer forgé, consolidées par des poutrelles. À sa base se trouve un spacieux réservoir d’eau, destiné à alimenter la chaudière, tout en donnant de la stabilité à l’appareil. Cette tour porte une flèche en fer forgé.

L’outil excavateur est un godet formé par une épaisse plaque de fer munie d’une partie tranchante en acier, et armée de quatre pointes d’acier, qui séparent la terre et les pierres. Une porte, qui se referme automatiquement, et que l’on ouvre au moyen d’une corde, permet, quand il est plein, de vider le godet au-dessus des wagons.

Ce godet, fixé à l’extrémité d’un bras en bois de chêne, est porté par une chaîne de fer, que renforcent des plaques en fer. Il se meut entre les côtés de la flèche de la grue. Afin de donner plus ou moins de profondeur à l’entaille faite par le godet, on règle la