Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/316

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion



cylindre de tourne-broche. Quand on presse le bouton B placé le long du poteau, on fait arriver le courant électrique fourni par l’électro-aimant F, dans le petit levier qui supporte le contrepoids du tourne-broche. Ce levier, déclenché par le poids, fait agir le manche du marteau, lequel frappe un coup vigoureux sur la cloche. Quand on cesse de presser le bouton, le levier reprend sa place et le cylindre du tourne-broche étant redevenu immobile, il n’y a plus de mouvement de marteau. En pressant le bouton aux intervalles convenus, on produit les sonneries réglementaires.

Les cloches employées par la Compagnie du chemin de fer de Lyon, ont été construites par M. Bréguet, qui a apporté plusieurs modifications utiles au système mécanique en usage aux appareils des chemins de fer d’Autriche.

Les appareils à cloche Leopolder installés sur les lignes à voie unique de la Compagnie du chemin de fer de Paris-Lyon-Méditerranée, servent à annoncer simultanément au personnel de deux gares consécutives et aux employés de la voie répartis entre les deux gares :

1o Le départ de chaque train, en distinguant les trains impairs, c’est-à-dire les trains de retour des trains pairs ou trains d’aller.

2o Les demandes de secours.

3o L’ordre d’arrêter immédiatement tous les trains.

4o Les wagons marchant en dérive.

Onze signaux sonores expriment ces quatre avertissements.

Grâce à l’expérience des agents, tous ces signaux sont généralement transmis avec régularité, et sont compris de tous les employés de la voie, soit dans les gares, soit sur le parcours de la ligne, et même des poseurs de voie et du service de travaux.

M. Jousselin, dont le mémoire dans la Revue des chemins de fer nous a fourni les indications qui précédent, ajoute que ce système de correspondance destiné aux chemins de fer à voie unique, pourrait s’appliquer aux chemins de fer à voie double, si le block system ne s’y trouvait établi par tout un ensemble de dispositions répondant à tous les besoins et pouvant prévenir tous les accidents.

Les appareils à cloches, d’une disposition extrêmement simple et d’un mécanisme solidement établi, ne sont sujets à presque aucun dérangement dans leur service.

Comme le courant qui parcourt le fil est continu (ce qui est une exception dans la télégraphie, où l’on ne lance le courant qu’au moment de produire un signal), il faut une pile particulière fournissant un courant permanent. On se sert de la pile Meidinger, variante de la pile Callaud, que nous décrirons, toutes les deux, dans le Supplément à la Pile voltaïque.

Nous ajouterons que le courant électrique fourni par la pile Meidinger est supérieur, pour l’emploi pratique, à la pile à courant d’induction qui est employée sur les chemins de fer autrichiens, pour actionner les cloches Leopolder.

C’est, en effet, sur l’emploi des courants d’induction que repose le mécanisme des cloches Leopolder, adoptées par M. Siemens, le célèbre constructeur de Berlin, et désignées, en Allemagne, sous le nom de cloches Siemens. L’expérience a prouvé que les courants d’induction ont trop d’instabilité pour que l’on puisse y compter d’une manière absolue. L’influence de l’électricité atmosphérique suffit quelquefois pour déterminer le soulèvement du levier du marteau, et faire retentir inopinément la cloche.

C’est par ces considérations, que la Compagnie du chemin de fer de Paris-Lyon-Méditerranée a repoussé les cloches Siemens, pour s’en tenir aux cloches Leopolder actionnées par une pile à courant continu.

Nous devons dire pourtant que la Compagnie du chemin de fer du Nord a adopté