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Après le passage d’un courant dans la bobine de l’électro-aimant, l’aiguille se maintient dans la position où elle a été amenée, ou dans laquelle elle est restée par suite de l’adhérence de l’aimant naturel.

Fig. 254. — Appareil Tyer (poussoir).

Au-dessous du cadran sont deux poussoirs, P P′ ; l’un sert pour signaler la voie libre, l’autre pour la voie occupée.

La figure ci-dessus donne la coupe de ce poussoir. Le mouvement est produit par le courant électrique venant actionner deux touches, A, A, munies, à l’intérieur de la boîte, de deux pièces allongées, en ébonite, E, sur chacune desquelles sont incrustées deux lames de contact en cuivre, l, l’une à gauche, l’autre à droite. Celles de ces deux lames qui sont voisines, dans les deux poussoirs, sont munies de saillies disposées de manière à agir sur un ressort de contact, l, qui est en communication avec le récepteur du poste correspondant. Les lames extrêmes établissent la communication avec la terre, T. Quatre autres lames C Z complètent l’inverseur.


Un poste de block system, quand il est tête de ligne, renferme une pile voltaïque et un récepteur double, divisé en deux moitiés, destinées, l’une aux relations avec le poste qui le précède, l’autre aux relations avec le poste qui suit.

Des agents, ou stationnaires, sont attachés à chacun des postes. Ils sont chargés de manœuvrer les appareils, et doivent faire leur service de jour et de nuit, en se suppléant.

À chacun des postes est fixé un sémaphore, c’est-à-dire un poteau très élevé, portant un bras mobile.

Ajoutons qu’il n’y a pas toujours de cabines spéciales pour les stationnaires du block system, et que le plus souvent ce sont les employés de l’aiguillage, qui, dans les postes-vigies que nous avons décrits dans le chapitre précédent, sont chargés de la transmission des signaux sémaphoriques se rattachant au block system.

La consigne est que deux trains ne doivent jamais se trouver, en même temps, sur la même voie, dans l’intervalle compris entre deux postes consécutifs.

Pour cela, lorsqu’un train part d’un poste du block system, le stationnaire de ce poste avertit son correspondant du poste suivant (bien entendu après l’avoir appelé, par une sonnerie électrique ordinaire, et avoir reçu sa sonnerie en réponse) en poussant le bouton du poussoir de l’appareil Tyer, vers lequel le récepteur est incliné ; ce qui lui apprend que la voie est occupée. L’agent du poste correspondant pousse le bouton placé sur les mots : voie occupée ; ce qui ramène sur ces mots l’aiguille inférieure de son récepteur et l’aiguille supérieure du récepteur de son correspondant.

Dès que le train a dépassé le poste du stationnaire auquel il a été annoncé, cet agent pousse le bouton placé sur les mots voie libre ; ce qui ramène sur les mêmes mots l’aiguille inférieure de son récepteur et l’aiguille supérieure du récepteur de son correspondant. On peut alors considérer comme certain que la voie est libre entre les deux postes.

Comme il a été dit plus haut, c’est au moyen d’un sémaphore à bras mobile que les stationnaires du block system donnent les avis aux mécaniciens des trains en mar-