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désastreuses. Enfin, ce procédé fut rendu obligatoire, peu d’années après, sur les chemins de fer de la Hollande.

En France le block system a été adopté, dès l’année 1880, par les Compagnies du chemin de fer du Nord et de Paris-Lyon-Méditerranée, sur une grande étendue de leur réseau.

Les autres Compagnies ont adopté seulement le block permissive system, c’est-à-dire le système mitigé, tel que nous l’avons expliqué plus haut.

Nous avons maintenant à exposer les moyens pratiques de réaliser le block system, c’est-à-dire à expliquer comment les employés de la voie peuvent interdire à un train l’entrée dans une section, ou lui en permettre le passage.

La réalisation du block system exige : 1o la division de la voie en sections ; 2o l’établissement de postes à chaque extrémité des sections ; 3o l’installation d’un procédé de correspondance permettant au poste d’aval d’une section d’avertir le poste d’amont qu’un train engagé dans la section vient d’en sortir.

Si le télégraphe électrique pouvait suffire à signaler l’entrée et la sortie des sections par un train, le problème serait facilement résolu. Mais la correspondance par le télégraphe électrique exige du temps, et elle peut être traversée par des erreurs, qui seraient funestes. Il a donc fallu rechercher un autre mode de correspondance à distance, pour donner aux mécaniciens des trains en marche les avis dont ils ont besoin.

C’est par des signaux qu’exécutent les sémaphores et par un appareil télégraphique particulier, appelé appareil Tyer — du nom de son inventeur — que les stationnaires du block system envoient leurs ordres aux mécaniciens des trains en marche.

L’appareil indicateur Tyer, que nous représentons dans la figure 252, est simple ou double, suivant qu’il doit être placé en tête de ligne ou à un poste intermédiaire.

Fig. 252. — Appareil Tyer. Fig. 253. — L’électro-aimant de l’appareil Tyer.

Chaque récepteur simple se compose de deux aiguilles de fer, A, A′, de couleur différente, placées l’une au-dessous de l’autre, et qui, suivant qu’elles sont inclinées à droite ou à gauche, indiquent l’une, pour la voie de droite, l’autre pour la voie de gauche, que la voie est libre, ou qu’elle est occupée. Sur l’axe de chacune de ces aiguilles, A (fig. 253), à l’intérieur de la boîte, est fixée une armature en fer doux, E, qui oscille entre les pôles d’un aimant en fer à cheval B ; et elle s’incline vers l’un ou vers l’autre, suivant que l’électro-aimant qui vient l’animer reçoit un courant dans un sens ou dans l’autre.