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L’accouplement est supprimé, et deux cylindres à basse pression, BB′ (fig. 232), sont placés à l’extérieur des longerons, au milieu de l’intervalle entre l’essieu d’avant et le premier essieu moteur, actionnant l’essieu d’arrière. Leurs tiroirs sont placés en dessous.

Fig. 232. — Coupe transversale d’une locomotive compound du chemin de fer du Nord.

Les deux distributions de vapeur sont liées entre elles, mais une disposition semblable à celle déjà employée par M. Mallet sur sa locomotive compound, permet de faire varier l’une des distributions indépendamment de l’autre. La vis de changement de marche commande, à la manière ordinaire, l’arbre de relevage du mécanisme extérieur à basse pression. Sur le côté de la tête supérieure du levier de ce changement de marche, se trouve fixé un secteur denté, S, (fig. 231), qui entraîne un autre levier, commandant la barre du relevage du mécanisme intérieur à haute pression. Ce second levier, articulé en O, comme le premier, porte un verrou, qui s’engage à volonté dans la denture du secteur, surmonté d’une réglette fixe divisée. On peut ainsi opérer le changement de marche en même temps, pour les deux distributions, par la seule manœuvre du volant. On peut, par contre, les rendre différents, et faire toutes les combinaisons commandées par les diverses circonstances de la marche.

Au moment du démarrage, on peut envoyer directement la vapeur de la chaudière dans le réservoir intermédiaire ; mais il n’a pas été pris de disposition pour admettre franchement la vapeur aux grands cylindres, avec évacuation de la vapeur des petits cylindres dans l’atmosphère.

Le réservoir intermédiaire est en partie constitué par deux tuyaux C, C (fig. 232), à grand diamètre placés dans les boîtes à fumée et destinés au réchauffage de la vapeur qui passe des petits aux grands cylindres. Une soupape placée vers le haut du tuyau réchauffeur, est destinée à régler la limite de la pression dans le réservoir intermédiaire.

Des nombreuses expériences faites sur cette machine, pendant les mois de novembre et décembre 1886, février à mai 1887, il résulte que la consommation moyenne de charbon par kilomètre a été de 7k,81 ; tandis que la moyenne de consommation des six machines, qui pendant ces six mois et à raison de une par mois, ont le moins brûlé en faisant le même service, a atteint le chiffre de 8k,31 ; d’où un avantage de 0k,50 pour la machine