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Longueur de la machine à l’extérieur des tampons 
9m,838
Surface de chauffe totale des tubes 
189m,77   
Timbre de la chaudière 
9k         
Hauteur de l’axe de la chaudière au-dessus du rail 
1m,99  
Diamètre des cylindres 
0m,54  
Course des pistons 
0m,66  
Diamètre des roues 
1m,26  
Poids de la machine en service 
51 700k



CHAPITRE IV

application aux machines locomotives du système compound. — machine locomotive compound de m. mallet, pour le chemin de fer de bayonne. — machine locomotive compound de m. webb pour le chemin de fer de London and North Western. — machine locomotive compound construite en 1881 par la compagnie du chemin de fer du nord. — résultat des expériences faites par les ingénieurs de la compagnie du nord, sur le service de cette machine.

Les avantages que l’on retire de la machine à vapeur du système Compound dans les manufactures, les usines et les navires à vapeur, ont conduit, naturellement, à tenter d’appliquer les mêmes dispositions aux locomotives. Nous allons exposer ce que l’expérience et la pratique ont appris concernant cette intéressante innovation.

La première application du système Compound aux locomotives date de 1850. Elle fut essayée, à cette époque, en Angleterre, par M. John Nicholson, sur deux machines du Great Eastern railway. Dans ces machines, la vapeur travaillait sans détente, c’est-à-dire avec la pleine pression de la chaudière, pendant la moitié de sa course, dans un petit cylindre ; puis elle passait dans un second cylindre de basse pression, deux fois plus grand ; elle se détendait ensuite simultanément dans les deux cylindres. Cette disposition était évidemment défectueuse. La moitié de la vapeur, celle qui était dans le petit cylindre, se détendant de quatre fois son volume et l’autre moitié de huit fois, le petit cylindre ouvert à l’échappement se refroidissait autant que dans la marche ordinaire et l’on perdait ainsi une partie des grands avantages du système Compound. L’insuccès relatif de ces expériences fit oublier ce système pendant plusieurs années.

En 1866, en France, M. J. Morandière, un des ingénieurs de la Compagnie de l’Ouest, proposa une locomotive Compound à 3 cylindres, agissant sur des groupes isolés, dont deux cylindres de détente et un seul fonctionnant à haute pression.

Mais il faut arriver à l’année 1875 pour trouver des essais véritablement sérieux et pratiqués sur une assez grande échelle pour fournir des résultats probants et décisifs. M. Mallet, ingénieur du chemin de fer de la Compagnie du Midi, reprenant la question, appliqua à douze locomotives construites par l’usine du Creusot, pour la ligne d’intérêt local de Bayonne à Biarritz, le système Compound, qui permet d’améliorer la détente en utilisant la vapeur dans deux cylindres successifs.

À l’Exposition universelle de 1878 figurait la douzième machine du type Mallet, avec tender à 6 roues accouplées et munie du système Compound. Cette machine portait deux cylindres intérieurs actionnant des boutons de manivelle calés à angle droit. Ces cylindres avaient des diamètres différents. Le plus petit, de 0m,240 de diamètre, recevait la vapeur directement de la chaudière et la transmettait, après une première détente, au grand cylindre, de 0m,400 de diamètre, qui la rejetait dans la cheminée. Au démarrage, ou dans les cas de résistances considérables, il était possible de faire arriver directement la vapeur dans le grand cylindre, tandis que le petit cylindre, au lieu d’évacuer sa vapeur dans le grand, l’envoyait directement dans la cheminée, La machine fonctionnait alors comme une machine ordinaire.