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cabinet est averti, par un appareil spécial, de l’état du courant, et il le modère ou l’accroît, selon le cas.

Voilà, assurément, une des plus intéressantes applications du transport de la force par l’électricité.

Les chaudières numéros 5 et 6, dont nous n’avons encore rien dit, servent à actionner les machines à vapeur qui produisent le courant électrique destiné à alimenter les lampes électriques à incandescence, le seul moyen d’éclairage qui existe à l’Hôtel de ville.

Si, en effet, vous quittez la salle des chaudières, et que vous gravissiez, au milieu de cette salle, un escalier de quelques marches, vous vous trouverez dans une belle pièce voûtée, à l’aspect architectural, mais quelque peu sombre, qui renferme les machines à vapeur et les machines dynamo-électriques productrices du courant destiné à fournir l’éclairage.

Il y a deux machines à vapeur, du système compound, construites par MM. Weyher et Richemond, de Pantin, et du type de celles que nous décrirons dans un des chapitres suivants, en traitant des nouvelles machines à vapeur à grande détente.

Les deux machines à vapeur, système compound, sont chacune de la force de 60 chevaux-vapeur. Elles actionnent un appareil dynamo-électrique Edison, de 500 lampes, que nous aurons à décrire, quand nous traiterons des machines dynamo-électriques, dans le Supplément à l’Électro-magnétisme.

Le courant électrique fourni par les deux appareils dynamo-électriques Edison est recueilli par un gros fil conducteur, qui va le distribuer aux lampes à incandescence.

Tels sont les multiples emplois de la vapeur produite par les cinq groupes de générateurs réunis dans la salle des chaudières.

Cette belle installation est due à MM. Geneste et Herscher, les ingénieurs-constructeurs de Paris, bien connus par leurs nombreuses entreprises de chauffage et de ventilation, et elle leur fait le plus grand honneur.


C’est également à MM. Geneste et Herscher qu’est due l’installation des chaudières de Naeyer et les différents emplois de la vapeur, à l’École centrale des arts et manufactures de Paris.

L’installation de l’École centrale est pareille à celle de l’Hôtel de ville, mais de moindre importance.

La figure 19 représente les deux chaudières de Naeyer de l’École centrale, la première étant vue en coupe, pour montrer les rapports du foyer et du réservoir d’eau et de vapeur.

Les chaudières de Naeyer servent, comme celles de l’Hôtel de ville, au chauffage des différentes pièces de l’École, à leur ventilation et à l’éclairage électrique.

Les deux générateurs fournissent de la vapeur à deux machines de MM. Weyher et Richemond, qui actionnent des dynamos Gramme et Edison, pour le service des lampes à incandescence, destinées à éclairer les amphithéâtres des cours. Ces machines dynamos servent également à transmettre la force à distance, et à actionner, sous les combles de l’École, de petites machines dynamo-électriques réceptrices, qui mettent en mouvement des ventilateurs.

La vapeur produite par les chaudières est, en outre, utilisée pour le chauffage des différentes parties de l’édifice, et pour le service des laboratoires. Ces générateurs sont placés en dehors de l’École, dans une cour vitrée placée en contre-bas de l’entrée des élèves ; de sorte qu’en cas d’explosion d’un tube, la vapeur lancée n’amènerait aucun accident.


La figure 20 représente une installation de chaudières de Naeyer faite à Anvers,