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Pourvu d’une machine Compound, à 3 cylindres, il donne une vitesse de 15 nœuds, quoique le propriétaire ne se soit attaché à vouloir qu’un bon bateau qui pût faire une longue traversée et fût muni de vastes et confortables aménagements. Rien ne manque, en effet, sur ce navire, et ce n’est pas sans raison que les Américains l’ont surnommé le roi des yachts.


yachts de rivière.

Le yacht de rivière doit, avant tout, présenter un faible tirant d’eau, et comme dans la plupart des cas, soit par suite de l’étroitesse du chenal, soit à cause des coudes fréquents de la rivière, il est impossible de lui donner de grandes dimensions, sa vitesse est modérée. Une autre cause qui oblige à réduire la vitesse des yachts de rivière, c’est le dégât produit sur les berges par le remous des bateaux rapides. En général, on recherche aussi pour le bateau de rivière une certaine économie de construction, et une grande simplicité de machine.

Aussi rencontre-t-on presque toujours des machines à haute pression, sans condensation. Cependant, depuis quelque temps les amateurs de navigation fluviale ont cherché à rendre l’instrument de leur sport favori plus économique ; et pour cela, ils ont adopté les machines Compound.

Parmi les grands yachts de rivière, nous nommerons le Voltigeur, appartenant à M. Varennes. C’est un grand bateau en fer, à roues ; et c’est peut-être le seul bateau de plaisance de rivière français qui ait adopté ce mode de propulsion.

Le prince Alexandre Ier de Bulgarie a fait construire en France, dans les chantiers de la Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée, situés à la Seyne, près Toulon, un bâtiment de plaisance destiné à la navigation du Danube, et que nous représentons dans la figure 211.

Ce yacht qui, par son élégance et sa richesse, peut rivaliser avec tout ce qui a été construit de plus beau jusqu’à ce jour, est en acier et il est mu par des roues.

Destiné à naviguer sur un fleuve dont la profondeur est très variable, il a un tirant d’eau très réduit, qui lui permet de remonter jusqu’aux parties des fleuves qui n’ont que 1m,25 de profondeur d’eau.

La coque, dont les lignes ont été étudiées et tracées avec le plus grand soin, dans le but d’utiliser de la meilleure manière possible la puissance de la machine motrice, est tout entière en acier.

Les dimensions principales du bateau sont les suivantes : la longueur extrême est de 65 mètres ; la largeur, hors membres, 7m,50. La largeur, hors tambours, s’élève à 13m,20. Quant au tirant d’eau maximum, il ne dépasse pas 1m,22.

Dans les installations intérieures, les constructeurs ont fait preuve d’un goût parfait pour l’ornementation.

Sur le pont, à l’arrière, s’élève un long roof, dont la partie supérieure, qui se prolonge jusqu’en abord, forme une charmante plate-forme, servant de promenade.

Ce roof contient, à l’avant, un petit salon, réservé au prince. Les menuiseries sont en acajou ; les panneaux sont tendus d’incrusta-walton, et les canapés, qui tiennent toute la largeur des façades avant et arrière, sont tendus de velours frappé vert émeraude.

À la suite, on rencontre le vestibule de descente aux appartements du prince, éclairé par une claire-voie polygonale. Les menuiseries sont en frêne de Russie, relevées par des baguettes d’amarante. Un large escalier donne accès aux logements du prince et de sa suite.

Enfin, dans le roof arrière se trouve la salle à manger, du style Louis XIII, largement éclairée par une vaste claire-voie et par six fenêtres à coulisses.

La table, où peuvent prendre place qua-