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l’on peut facilement les retirer, à l’aide d’un robinet de purge, sans être obligé d’arrêter le générateur.

Du collecteur d’alimentation, l’eau se répartit dans le faisceau tubulaire, en montant dans les boîtes, de l’arrière des tubes.

Le problème de la production de la vapeur sèche est résolu, dans les chaudières de Naeyer ; car aussitôt que la vapeur se produit dans les tubes bouilleurs, elle se dégage immédiatement à l’extrémité antérieure de chacun d’eux, et gagne, par les boîtes, le réservoir supérieur.

Il n’y a donc pas entraînement d’eau. De plus, dans le collecteur de vapeur, M, des dispositions intérieures forcent la vapeur à faire un long parcours, et l’amènent toujours parfaitement sèche au dôme, où se fait la prise de vapeur.

Des regards, munis de portes, sont pratiqués dans les parois latérales de la chaudière, et permettent le nettoyage de différentes parties. On voit ces portes dans les dessins pittoresques que nous donnons des installations diverses des chaudières de Naeyer. Ces portes servent également à introduire entre les tuyaux une lance à vapeur, qui chasse la suie en très peu de temps. Cette opération peut se faire pendant la marche.

Les chaudières peuvent être construites avec ou sans réchauffeur d’eau d’alimentation. Sans réchauffeur, les chaudières laissent échapper les gaz à + 200 ou + 225°, Cette chaleur peut être utilisée de manière à augmenter le rendement en vapeur, par le réchauffeur d’eau d’alimentation, qui dépouille les gaz de la combustion de la presque totalité de leur chaleur, et ne les laisse échapper qu’à + 100° ; on obtient alors une vaporisation de 10 litres d’eau par kilogramme de charbon brûlé.

Il existe une belle installation des générateurs de Naeyer dans les caves de l’Hôtel de ville de Paris. Cette installation qui a été faite en 1884, par MM. Geneste et Herscher, sert à fournir la vapeur nécessaire pour le chauffage, et pour les machines à vapeur actionnant les machines dynamo-électriques, les ventilateurs, etc.

Mais pour comprendre les multiples emplois de la vapeur engendrée dans les sous-sols de l’Hôtel de ville, il est nécessaire d’entrer dans quelques explications sur le système, assez compliqué, qui produit le chauffage et la ventilation simultanés, dans le vaste monument de la municipalité parisienne.

L’installation de l’aération et du chauffage, à l’Hôtel de ville de Paris, est basée sur le principe de la ventilation mécanique, opérée au moyen de machines à vapeur placées dans le sous-sol. La force mécanique de la vapeur est transmise par des câbles électriques aux ventilateurs.

La place des ventilateurs n’est pas arbitraire, elle dépend de la situation des pièces, couloirs, escaliers, salles, grandes ou petites, dans lesquelles il faut envoyer de l’air. La transmission de la force par l’électricité qui permet de distribuer à distance le mouvement aux ventilateurs disposés dans les divers étages a rendu ici un grand service.

L’insufflation de l’air se fait dans les bureaux du rez-de-chaussée, les bureaux du service financier, les salles du Conseil municipal, le cabinet du Préfet et de son service, les salons et les grandes salles de fêtes.

Pour les locaux du sous-sol, la ventilation se fait par aspiration. Dans les étages supérieurs, les bureaux sont ventilés par appel.

L’Hôtel de ville est chauffé à la vapeur, au moyen de générateurs multitubulaires et inexplosibles, placés dans les sous-sols. La vapeur est conduite directement dans les combles ; elle est ramenée alors à une pression insensible, par des appareils de descente