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La mise en train de la machine se fait à l’aide d’un appareil à vapeur de Brown.

La vapeur est fournie aux machines par des chaudières cylindriques tout en fer, avec tubes en fer, timbrées à 6 kilos et comprenant 12 corps de chaudières de 4m,65 de diamètre à 3 foyers de 1m,25 de diamètre. La surface de chauffe totale est de 2 300 mètres carrés ; la surface de grilles atteint 84 mètres carrés.

Les tôles d’enveloppe mesurent 30 millimètres d’épaisseur.

Tel est l’appareil moteur de la Bourgogne et de la Gascogne.

Quant à la Champagne et à la Bretagne la machine à vapeur est, comme nous l’avons dit plus haut, à triple expansion.

On voit sur la figure 180 (page 194), qui donne une coupe de la Champagne par la chambre des machines, l’appareil moteur de ce navire.

Le groupement des cylindres est le même que dans les machines à triple expansion que nous avons longuement décrites dans les généralités se rapportant à cette question. Trois grands cylindres égaux et trois autres petits, égaux entre eux, et superposés aux premiers, forment trois machines ayant des organes de condensation séparés. Il semblerait que l’on soit en présence d’une machine à trois groupes tandem du type Wolf, mais il n’en est rien, et le fonctionnement est très différent. En effet, la vapeur n’est admise directement que dans un seul cylindre, le petit cylindre du milieu, d’où elle se détend : une seconde fois dans les petits cylindres extrêmes, et enfin une troisième fois dans les trois grands cylindres inférieurs.

Le diamètre des petits cylindres est de 1m,25, celui des grands cylindres est de 1m,90, la course commune du piston est de 1m,70, l’allure aux essais est de 63 tours par minute.

Avec ces dimensions, la machine, en donnant toute sa puissance et marchant à triple expansion, développe la puissance normale nécessaire en service courant, c’est-à-dire 7 000 à 7 500 chevaux. Mais dans le but de réaliser, aux essais, ou dans certains cas exceptionnels, une puissance de beaucoup supérieure encore, on a pourvu la machine d’engins spéciaux, permettant de la transformer, par une manœuvre simple et prompte, en machine de Wolf. La vapeur est alors introduite simultanément dans les 3 petits cylindres et se détend dans les 3 grands.

L’arbre moteur, qui est en acier, a le même diamètre que dans la machine précédente (0m,60). Mais ici, les trois coudes interchangeables, réunis par des tourteaux, qui forment l’arbre moteur, sont en une seule pièce pesant environ 15 tonnes après l’ajustage. Ces trois coudes ont été exécutés aux forges et aciéries de la marine et des chemins de fer à Saint-Chamond. La ligne d’arbres droits a été exécutée par l’usine du Creusot. Les tiges, bielles, etc., sont également en acier.

Les chaudières de la Champagne et de la Bretagne sont cylindriques ; mais elles sont entièrement en acier provenant des usines de Terrenoire ; elles sont timbrées à 8 kilogrammes.

Les appareils évaporatoires forment, ainsi qu’il a été dit dans les généralités sur les chaudières marines, deux groupes, séparés par une cloison étanche, comprenant l’un et l’autre 2 corps de chaudières doubles de 4m,65 de diamètre à 6 foyers chacun et deux corps simples à 3 foyers, soit en tout 36 foyers de 1m,25 de diamètre, donnant une surface de grilles de 84 mètres carrés. Ces foyers sont composés de 3 anneaux à bords relevés pour permettre l’assemblage. Les tôles d’enveloppe ont 30 millimètres d’épaisseur.

La figure 180 bis, qui donne une coupe transversale de la Champagne par la cham-