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anciens ventilateurs, qui créent des courants d’air redoutables.

Ces paquebots peuvent embarquer 226 passagers de première classe, 74 de deuxième et 900 de troisième, c’est-à-dire 1 200 personnes, en dehors de l’équipage.

De tout temps, dans la marine militaire, l’arrière a été réservé, ainsi qu’il est dit plus haut, au logement des officiers ; par imitation, on plaçait aussi, à l’arrière, dans l’ancienne marine marchande, les quelques passagers qu’on avait alors, et on agissait de même, sur les grands paquebots, pour les passagers de première classe. Cela était logique du temps de la marine à voiles. Sur les navires à hélice, le bruit et les vibrations du propulseur sont souvent désagréables pour les passagers ; de plus, la partie arrière du pont, qui sert alors de promenade, est exposée à la chute des escarbilles et des cendres qui s’échappent de la cheminée. La partie centrale du navire est beaucoup plus agréable à habiter, d’autant plus qu’on y souffre moins des mouvements de tangage. Aussi s’est-on décidé, depuis quelques années, sur les grands paquebots, à y placer les passagers de première classe, et c’est ce qu’a fait la Compagnie transatlantique.

Par le travers et sur l’avant de la machine se trouvent donc les passagers de première classe. Ils disposent de 2 cabines de luxe c, vastes, élégamment meublées, avec de larges couchettes, de 8 cabines de famille et de 76 cabines ordinaires b. Une vaste salle à manger a, de 15 mètres sur 15 mètres, occupe toute une tranche transversale. Les fauteuils, placés devant les tables, sont pivotants, de façon à permettre à chaque passager de quitter la table, ou de s’y placer, sans déranger ses voisins.

Dans la partie arrière sont disposées 12 chambres e, pouvant contenir 75 passagers de seconde classe, avec salle à manger, salon des dames, office, water-closets, etc. Cette distribution constitue une supériorité sur le système anglais, qui ne comporte pas d’intermédiaire entre la première et la troisième classe.

On a aménagé le pont supérieur pour en faire une magnifique promenade, à l’usage des passagers de première classe, qui peuvent circuler sans obstacle d’un bout à l’autre du navire. Les passerelles en sont mobiles, et se relèvent, quand on procède au chargement et au déchargement des marchandises.

Sur le pont supérieur, entre la teugue et la dunette, s’élèvent 3 roofs séparés. Le premier en partant de l’avant, D, contient le logement et le carré des officiers. Le second, C, beaucoup plus vaste, renferme le salon de conversation H, le fumoir de première classe F, la descente des premières, les bureaux du docteur et du commissaire, les boulangeries, les salles de lavage des chaufferies, les puits d’aérage, la partie supérieure des machines, les cuisines, les chambres des mécaniciens, le poste des premiers chauffeurs, le carré des mécaniciens, plusieurs waters-closets, enfin les chaudières auxiliaires et la deuxième descente des premières.

Dans le roof arrière E, sont placés la descente et le fumoir de deuxième classe, la boucherie, la lampisterie et le garde-manger.

Sous la dunette, sont des bancs pour les émigrants, des glacières avec un appareil frigorifique actionné par la vapeur, enfin le servo-moteur du gouvernail et les roues à bras.

Sous le gaillard se trouvent une forge, une lampisterie, le poste des cuisiniers, des cambusiers et des boulangers, l’hôpital, enfin le guindeau à vapeur et ses accessoires.

Nous donnons dans la figure 177 la coupe longitudinale de la Champagne. La figure 178 donne le plan du premier entrepont et la figure 179 celui des cales et soutes à charbon.

Les cabines de première et de deuxième