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Les machines à quadruple expansion sont encore fort peu répandues, mais la très forte économie réalisée sur le combustible, ainsi que nous venons de le voir, peut faire croire que ces machines seront avant peu appelées à remplacer, sur les grands paquebots, les machines à triple expansion.

Une machine à quadruple expansion et à six cylindres, comme celles du Rionnag-na-Mara, a, en outre, l’avantage de se prêter à neuf combinaisons différentes de fonctionnement, à savoir :

1o Comme machine à quadruple expansion et à 6 cylindres actionnant 3 manivelles. — La vapeur est admise dans les 3 cylindres à haute pression, au moyen des tuyaux e, e, et elle est évacuée au moyen des tuyaux b, b et c, qui la conduisent au premier cylindre détendeur, B ; enfin elle passe par le tuyau f successivement aux cylindres C et D.

2o Comme machine à quadruple expansion et à 5 cylindres actionnant 3 manivelles. — Il suffit pour cela de fermer l’admission de la vapeur d’eau dans un des cylindres supérieurs.

3o Comme machine à quadruple expansion et à 4 cylindres actionnant 3 manivelles. — Deux des petits cylindres sont supprimés.

4o Comme machine à triple expansion, sans condensation, à 4 cylindres actionnant 2 manivelles. — La vapeur n’est admise que dans les deux petits cylindres A′, A″, d’où elle passe dans le cylindre B, puis dans le cylindre C, pour être ensuite évacuée à l’air libre.

5o Comme machine à triple expansion, avec condensation, à 4 cylindres actionnant deux manivelles. — La vapeur est admise dans les deux cylindres A, A′, passe de là dans les tuyaux b et g, dans le cylindre C, puis dans le cylindre D, et s’écoule enfin au condenseur, par la conduite E.

6o Comme machine à triple expansion, avec condensation, à 3 cylindres, actionnant 3 manivelles. — La vapeur se rend directement dans le cylindre B, puis se détend dans les cylindres C et D.

7o et 8o Comme machine Compound à deux cylindres superposés et sans condensation. — Dans ce cas, un des trois groupes qui composent l’ensemble, celui de l’avant (A″B) ou celui du milieu (A′C), fonctionne seul, il y a échappement à l’air libre.

9o Comme machine Compound à deux cylindres superposés et à condensation. — C’est le groupe de l’arrière, A, B, par l’intermédiaire du tuyau de communication h, qui fonctionne seul.

On voit donc qu’une pareille machine se prête à une grande variété d’allures.



CHAPITRE III

la machine à vapeur marine au point de vue de sa construction. — les pistons. — l’arbre des pistons. — les cylindres et les tiroirs. — le condenseur à surface. — la pompe du condenseur. — l’hélice et la LIGNE D’ARBRES. — le palier de butée.

Pour terminer ces descriptions, nous donnerons quelques détails sur la machine à vapeur marine, au point de vue de sa construction.

Toutes les machines actuelles sont à connexion directe, c’est-à-dire que le mouvement des pistons est transmis à l’arbre par les bielles, sans l’intermédiaire d’un balancier. La plupart sont à bielle directe, ou pour mieux dire, la bielle est placée entre l’arbre et le cylindre. Cependant, comme nous le faisions remarquer plus haut, on trouve encore dans la marine militaire des appareils à bielles renversées.

L’arbre qui reçoit le mouvement des pistons s’appelle l’arbre à manivelle. Il est pourvu de vilebrequins, solidement établis, sur lesquels s’attellent les bielles motrices. Il a 2 ou 3 coudes, et ordinairement, lorsqu’il atteint de grandes dimensions, on le fait en plusieurs pièces, comportant chacune