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sations qui se produisent dans le petit cylindre, où l’écart des pressions extrêmes est le plus grand, sont sans inconvénient ; la contre-pression du petit cylindre est la pression du grand, elle a donc son utilité. Quant au grand cylindre, le différence de pression d’un côté à l’autre du piston est d’ordinaire égale à une atmosphère ; les phénomènes indiqués s’y produisent donc d’une façon plus restreinte.

3o La différence de pression entre les deux côtés du piston d’un même cylindre se trouvant bien moindre que si tout le travail de la vapeur s’y effectuait, on a beaucoup moins de pertes de vapeur par manque de contact exact entre les tiroirs et leurs glaces et entre les bagues de piston et les parois des cylindres.


Les avantages de la disposition des cylindres dans le système dit pilon, c’est-à-dire, ainsi que nous l’avons déjà expliqué, celui dans lequel les cylindres étant placés verticalement, comme dans les marteaux-pilons des usines, leurs axes sont dans le plan diamétral à l’aplomb de l’arbre de couche, sont les suivants :

1o La plus grande partie de l’espace situé au dehors de la machine, quelle que soit la profondeur du navire, doit toujours rester libre, pour faciliter l’accès du jour et de l’air, et permettre d’effectuer commodément le démontage de l’appareil. Avec la disposition à pilon, on peut augmenter à volonté la hauteur de la machine. La place qu’elle occupait autrefois, quand le cylindre était horizontal, se trouve disponible, ce qui permet de loger le charbon et les cales.

2o Toutes les parties frottantes se trouvant verticales, la pression est diminuée du poids des pièces ; on évite notamment l’ovalisation des cylindres produite presque inévitablement par le frottement des pistons, malgré l’emploi des contre-tiges. Le graissage des cylindres et des tiroirs peut être réduit dans une grande proportion, presque supprimé quand il n’y a pas de roulis.

3o On ne craint pas de donner aux bielles la longueur nécessaire et on est obligé de moins resserrer les pièces que dans les machines horizontales, ce qui rend les démontages plus faciles.

4o La machine étant dressée verticalement, on peut tourner tout autour, atteindre et toucher directement toutes les pièces, graisser facilement à toutes hauteurs, au moyen de parquets aussi multipliés qu’il est nécessaire, tandis que les machines horizontales forcément très ramassées, parce que la place manquait à bord des navires, formaient un tout compacte, enchevêtré. On ne pouvait, du bord, voir ni atteindre les pièces du milieu ; il fallait passer sur des parquets situés au-dessus, mais d’où l’on ne pouvait que difficilement tâter les pièces.

Les avantages de la machine à pilon, au point de vue de l’accessibilité, sont tels qu’on l’emploie aujourd’hui dans beaucoup d’ateliers et de manufactures où la place horizontale ne manque pas.


La figure 118 donne deux coupes d’une machine Compound à pilon et à deux cylindres, de la force de 500 chevaux, construite par M. Voruz, de Nantes, pour le bateau la Ville de Nantes.

La disposition générale de cette machine rappelle presque absolument celle de la machine Compound fixe, construite par les usines du Creusot, et que nous avons décrite dans la Notice précédente.

Les deux cylindres A et B, à enveloppes de vapeur, sont fondus séparément, et assemblés par une bride ; la boîte à vapeur b, du grand cylindre B, est placée entre celui-ci et le petit. Le petit cylindre A a sa chemise intérieure rapportée, et fixée à l’enveloppe par des goujons, qui se vissent sur le fond inférieur et par un joint étanche à la partie supérieure. Les fonds inférieurs des cylin-