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dre ; il est appliqué contre celui-ci, et tend un ressort, lequel est réglé de telle manière que les déplacements du piston soient proportionnels à la pression de la vapeur.

Supposons maintenant que le piston soit muni d’un crayon, et qu’une bande de papier se déroule horizontalement devant la pointe de ce crayon, avec une vitesse égale à celle du piston de la machine. Quand la machine fonctionnera, la pointe de ce crayon tracera une ligne horizontale, qui représentera le chemin parcouru par le piston.

Si on ouvre alors le robinet de l’indicateur, et que l’on introduise la vapeur sous le petit piston, celui-ci va se mettre en mouvement. Si le papier était immobile, la pointe du crayon tracerait une ligne verticale représentant la pression dans le cylindre.

En composant ces deux mouvements, on obtient une ligne courbe fermée ; la surface limitée par cette ligne courbe représente la somme de produits de pressions de la vapeur sur le piston par les chemins parcourus par ce dernier. C’est-à-dire que cette surface représente précisément d’après les définitions de la mécanique le travail de la vapeur. C’est ce qu’on appelle un diagramme.

L’indicateur de pression que l’on construit généralement aujourd’hui, pour remplacer l’indicateur de Watt, c’est l’indicateur Thomson.



CHAPITRE XI


un mot sur les machines oscillantes et les machines rotatives. — insuccès et abandon des machines à vapeur surchauffée et des machines à air chaud.

Nous venons de faire connaître les nombreux perfectionnements apportés, depuis l’année 1870 jusqu’à ce jour, aux machines fixes à vapeur. Pour résumer ces modifications fondamentales, nous dirons que les machines à vapeur ont été transformées dans deux parties très distinctes :

1o Dans le mécanisme de la distribution de la vapeur par les tiroirs, lesquels, se manœuvrant aujourd’hui avec une précision mathématique, permettent d’utiliser dans la plus grande mesure possible la détente de la vapeur. De là la machine Corliss et ses dérivés, c’est-à-dire les machines genre Corliss.

2o Par la réalisation absolue des avantages de la détente de la vapeur au moyen de deux cylindres à vapeur d’inégal volume, et qui sont combinés avec un système de tiroirs et de régulateurs nouveaux. De là les machines dites Compound, avec les nombreuses variantes que leur donnent aujourd’hui les constructeurs des divers pays. Nous n’avons parlé encore que des machines Compound à deux cylindres ; mais en traitant, dans la Notice supplémentaire suivante, des Bateaux à vapeur, nous aurons à décrire des machines dans lesquelles la détente de la vapeur s’opère dans trois et même dans quatre cylindres successifs (machine à triple et quadruple expansion).

C’est ainsi que la machine à vapeur s’est singulièrement perfectionnée depuis l’année 1870, et que l’on réalise aujourd’hui, dans son emploi, une économie inattendue pour la production de la force motrice. Dans les ateliers mécaniques, au lieu de brûler 7 à 8 kilogrammes de houille, comme autrefois, pour obtenir pendant une heure la force d’un cheval-vapeur, on n’en dépense aujourd’hui que 700 grammes en moyenne, à moins que l’on ne veuille produire de très grandes vitesses, ce qui sort des conditions ordinaires de l’industrie.

Pour obtenir cette réduction remarquable dans la dépense du combustible, il a fallu, comme on l’a vu, modifier considérablement les formes de la machine à vapeur ; de sorte que l’aspect des machines actuelles diffère