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Fig. 433. — Le moteur à gaz.


et rendue ainsi plus légère, retourne au réservoir par sa seule différence de densité. C’est donc la même eau qui, par une circulation continue, sert à refroidir le cylindre.

La consommation du nouveau moteur est d’un mètre cube de gaz pour produire, pendant une heure, la force d’un cheval. Or, un mètre cube de gaz d’éclairage vaut 30 centimes. C’est donc 30 centimes seulement que cette machine dépenserait par heure et par force de cheval : 3 francs par journée de 10 heures de travail, telle serait la dépense d’une machine de cette force. D’après ce chiffre, il y aurait une certaine économie réalisée sur la machine à vapeur ; une machine à vapeur de construction médiocre consomme, en effet, 5 à 6 kilogrammes de houille par heure et par force de cheval.

Telles sont les dispositions principales du moteur à gaz de M. Lenoir. Ce qui doit frapper, tout d’abord, c’est que cette machine a résolu, par un certain côté, le problème des machines à air chaud, tant cherché, tant tourné et retourné depuis vingt ans, et dont la machine calorique Ericsson a fourni la solution la moins imparfaite jusqu’ici.

Depuis une vingtaine d’années, en effet, par suite de l’esprit de perfectionnement et de progrès propre à notre époque, on a fini par considérer la machine à vapeur, si parfaite qu’elle soit, comme un peu au-dessous de nos besoins