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L’efficacité de ce mécanisme est telle que, bien loin d’éprouver un malaise quelconque, le plongeur éprouve une sensation de bien-être, qui s’accroît jusqu’à une certaine limite avec la profondeur. Cette sensation est une conséquence de la compression de l’air, compression qui devient de plus en plus grande à mesure que descend l’ouvrier sous-marin. À 10 ou 15 mètres, la respiration s’accomplit à peu près dans les mêmes conditions qu’au milieu de l’air des montagnes.

Fig. 413. — Soupape d’expiration.

La sortie de l’air expiré se fait par une soupape dont la position peut varier sur le tube d’aspiration, mais que les inventeurs se sont décidés en dernier lieu à placer sous le plateau C (fig. 409), Cette soupape, que l’on voit ici (fig. 413), se compose de deux feuilles minces de caoutchouc, collées aux extrémités, dans le sens de la longueur, et que la pression de l’eau applique fortement l’une contre l’autre lorsque se produisent les aspirations, mais qui s’entr’ouvrent pour laisser sortir une partie de l’air expiré. Nous disons à dessein une partie, car tout l’air expiré n’est pas perdu ; une certaine portion retourne dans la chambre à air et peut être absorbée une seconde fois sans inconvénient. En effet, la proportion d’acide carbonique que renferme l’air rejeté par les poumons n’est pas assez considérable pour le rendre impropre à la respiration, après qu’il a été se révivifier par une addition d’air pur.

MM. Rouquayrol et Denayrouse ont pu supprimer le casque, sans que l’eau s’introduisît dans la bouche et les narines ; ils l’ont remplacé avantageusement par un ferme-bouche et un pince-nez (fig. 414 et 415).

Fig. 414. — Ferme-bouche avec son bec.

Le ferme-bouche est fixé sur un bec métallique qui termine le tuyau d’aspiration ; il se place entre les lèvres et les dents. Il est en caoutchouc vulcanisé. À droite et à gauche du trou central se trouvent deux appendices, également en caoutchouc, qui sont saisis par les dents. Au moment de l’aspiration, l’eau ne peut pénétrer dans la bouche, car la pression que cette eau exerce a pour effet d’appliquer énergiquement le caoutchouc sur les dents et de produire une fermeture hermétique. Dans le mouvement d’expiration, il n’y a pas non plus à craindre l’accès du liquide, car le ferme-bouche, maintenu entre les gencives et les lèvres et, de plus, par les dents mordant sur les appendices, ne peut s’échapper. Les plongeurs novices ouvrent les lèvres lorsqu’ils aspirent, et l’eau rentre alors dans la bouche, en plus ou moins grande quantité ; un exercice préalable, plusieurs fois répété, leur fait bientôt perdre cette fâcheuse habitude. Le ferme-bouche est d’un emploi très-sûr, ainsi que le prouve une pratique de plusieurs années.

Fig. 415. — Pince-nez.

Le pince-nez (fig. 415) consiste simplement en deux petites lames terminées par des pelotes recouvertes en caoutchouc, et réunies à l’autre bout par une vis de pression, qui permet de régler le serrage à la volonté du plongeur. Pour surcroît de précaution, le pince-nez est noué derrière la tête par deux cordons.

La figure 416 représente le plongeur portant les accessoires qui viennent d’être décrits.

Nanti du réservoir-régulateur, du ferme-