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Fig. 43. — Un fondoir de suif.


les bestiaux, comme ceux qui sortent des anciennes fonderies de suif à feu nu.

Le même inconvénient a empêché d’adopter généralement un procédé d’extraction du suif à peu près semblable à celui que nous venons de décrire, et qui consiste à traiter la matière brute, au lieu d’acide sulfurique, par un alcali, la soude caustique, étendue d’eau.

Ce procédé, dû à M. Évrard, de Douai, s’exécute de la manière suivante. Dans une chaudière cylindrique ordinaire, et non autoclave, on place le suif brut, avec une dissolution de soude caustique, marquant 1° ou 1°,5 pour 100 kilogrammes de suif. On porte le liquide à l’ébullition. La liqueur alcaline bouillante pénètre dans les membranes, les gonfle, les rend perméables, en dissolvant les parties qui ont le moins de cohésion ; en sorte que la matière grasse fondue peut sortir facilement de ses enveloppes. Ce mode de traitement des suifs n’exige pas que la température du liquide dépasse 100 degrés. Il est donc inutile de recourir à la pression d’une chaudière autoclave, dont les dangers sont manifestes. Mais avec ce mode d’extraction des suifs, pas plus qu’avec le précédent, les résidus ne peuvent être donnés aux bestiaux ; ils ne sont bons qu’à être mis au fumier.

La figure 43 représente six cuves pour la fusion du suif au moyen de la vapeur, secondée par l’action des liqueurs alcalines. Le tuyau de vapeur qui sert à porter à l’ébullition la masse liquide, est visible sur les trois cuves du plancher supérieur. Il pénètre par le bas de ces cuves dans la masse à échauffer.

Quel que soit le moyen qui ait servi à extraire le suif des membranes animales, les opérations qui viennent d’être décrites fournissent un produit très-blanc, qui sert à confectionner les chandelles.