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Cabirol et le scaphandre Rouquayrol-Denayrousse, le dernier venu.

Fig. 405. — Scaphandre américain.

Le scaphandre américain (fig. 405) comprend, comme celui de M. Cabirol, un casque métallique et un vêtement imperméable. Le plongeur porte, en outre, sur le dos, un réservoir, A, rempli d’air comprimé à 17 atmosphères ; c’est-à-dire en quantité suffisante pour faire respirer pendant trois heures un homme descendu à la profondeur de 20 mètres. Ce réservoir, A, en métal comme le casque, est mis en communication avec celui-ci par un tuyau, B, muni d’une soupape. L’air expiré est évacué au dehors par le tuyau C. Deux petites bouées en caoutchouc, D, D, sont reliées au réservoir A, par le tuyau E et la soupape H. Elles ont pour but de faire remonter le plongeur lorsque celui-ci les ayant remplies d’air emprunté au réservoir A, a augmenté leur volume, et déplacé ainsi une certaine quantité d’eau qui le rend plus léger. Ces espèces de vessies laissent dégager, quand on le veut, l’air comprimé qu’elles renferment, au moyen du tube O, terminé par une soupape, ou robinet, K, que le plongeur ouvre ou ferme à volonté.

Pour les grandes profondeurs, l’appareil est complété par un protecteur extérieur, consistant en une série d’anneaux en bois, au nombre de trente-cinq, articulés les uns avec les autres, et qui composent une espèce de cuirasse en bois placée au devant du vêtement imperméable. Ce protecteur, qui n’est pas représenté sur la figure ci-jointe, annule les mauvais effets de la pression directe de l’eau sur le corps, et donne au plongeur une plus grande liberté de mouvements.

On voit que, dans ce système, le travailleur sous-marin porte avec lui sa provision d’air, qu’aucune pompe atmosphérique ne lui envoie, comme dans les appareils Siebe et Cabirol, le fluide respirable. Le plongeur est complétement indépendant de ce qui se passe à la surface. C’est là un avantage ou un inconvénient selon le point de vue auquel on se place. Mais ce qui est certain, c’est que la pression de l’air contenu dans le réservoir, ne peut varier d’elle-même, avec la profondeur et dans la proportion voulue. Tel est le perfectionnement capital qu’ont réalisé dans le scaphandre, MM. Rouquayrol et Denayrouse.

Avant de parler en détail de ce nouvel appareil, dernier perfectionnement réalisé dans l’art de plonger, nous dirons un mot d’une machine bizarre, qui fut proposée en 1855, par Jobard, de Bruxelles, pour l’exploration du lit des rivières, des fleuves et des mers et qui nous paraît une réminiscence de l’appareil de John Lethbridge, dont nous avons parlé dans le troisième chapitre de cette Notice (page 635). L’inventeur le désignait sous le nom d’explorateur sous-marin.

Cet explorateur n’est ni une cloche à plongeur, ni un scaphandre. Il n’a rien de commun avec les appareils que nous avons passés