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mètres, la sonde se brisa en quatre morceaux : quelques jours suffirent pour réparer cet accident.

À 150 mètres, le premier appareil moteur étant devenu insuffisant, on le remplaça par un manége (fig. 376), à l’aide duquel on réalisa une grande économie de temps. Des chevaux faisaient désormais en une heure ce que onze hommes ne faisaient qu’avec beaucoup de peine auparavant.

Pour maintenir la partie supérieure de la craie, qui de temps à autre s’éboulait, on descendit, le 11 mars 1835, une cinquième colonne de garantie de 0m,31 de diamètre. Son sommet était à 2 m au-dessous du sol, et sa base à 148 mètres ; il avait donc plus de 145 mètres de longueur.

Après la pose de cette colonne, le forage avança plus rapidement, quoique la craie devînt plus dure et renfermât des lits de silex fort difficiles à percer. Le 30 juillet 1835, on était arrivé à 229 mètres, lorsque la sonde se rompit en sept morceaux.

L’extraction des fragments de ces sondes brisées, dura plusieurs mois : elle ne fut terminée que le 11 novembre. Encore ne put-on retirer un bout de sonde, de 0m,98 de long, que l’on se contenta de ranger contre les parois du trou. Ce n’est qu’au mois de mars 1836, qu’on parvint à le saisir au moyen d’une cloche à vis. Il fallut pour cela qu’il tombât accidentellement sur l’instrument perforateur.

À 341 mètres, la sonde atteignait le poids énorme de 8 000 kilogrammes. On ne pouvait dès lors sans inconvénient la faire agir par percussion ; on s’en tînt donc à l’emploi des outils rodeurs. Un second manége, tourné par des chevaux, fut installé pour effectuer ce travail, le premier étant mis en œuvre exclusivement pour descendre et remonter la sonde.

Le 10 février 1837, on était arrivé à la profondeur de 393 mètres, lorsqu’un malheur arriva. En remontant la sonde, 320 mètres de tiges tombèrent de 75 mètres de hauteur ; au bout se trouvait une cuiller à soupape.

La cloche à vis, descendue deux fois, ramena les tiges fortement tordues et une partie de la cuiller. Restaient encore la moitié de la première tige, ses trois goupilles et la plus grande portion de l’instrument. Après de nombreux tâtonnements, celui-ci fut taraudé énergiquement ; mais il était tellement enfoncé dans la craie, qu’il résistait à tous les efforts de traction. Enfin, après quinze jours de travail et en procédant par petites secousses fréquemment répétées, on réussit à le retirer. Il renfermait la moitié de la tige et les trois goupilles.

Le 21 mars 1837, le marché de l’entrepreneur était arrivé à son terme : on avait atteint la profondeur de 400 mètres, et l’eau n’avait pas été rencontrée. Les travaux continuèrent cependant. Une proposition pour une nouvelle percée de 100 mètres, fut faite au conseil municipal, qui l’approuva, et le 1er septembre un second marché fut signé entre le préfet de la Seine et M. Mulot. Ce dernier s’engageait à exécuter les derniers 100 mètres de forage pour la somme de 52 000 francs, non compris les frais d’alésage et de tubage provisoire.

Le 25 mars 1837, à la profondeur de 407 mètres, un accident extrêmement grave se produisit : 320 mètres de sonde tombèrent, avec la cuiller à soupape, au fond du trou, d’une hauteur de 80 mètres. Le bruit et la commotion furent si forts, que dans le voisinage on crut à un tremblement de terre.

Quelques jours suffirent pour retirer les tiges de sonde, naturellement fort endommagées ; mais les difficultés pour extraire la cuiller à soupape furent prodigieuses. Elles absorbèrent quatorze mois de travail. On ne put extraire que 2m,30 de ce cylindre, qui mesurait 9m,43 de longueur totale. Il en restait donc 7m,13 dans le sondage.

On essaya inutilement, plusieurs fois, de le tarauder ; on résolut alors de le prendre avec une cloche à vis. Mais le trou n’avait pas