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manchon, on embraye au moyen du levier G (fig. 353), c’est-à-dire qu’en tirant horizontalement ce levier, on rapproche le second manchon, B, du premier, A, de manière à entraîner celui-ci dans le mouvement de rotation du tambour, par le fait des huit dents engagées dans les ouvertures C.

Fig. 354. — Embrayage.

La corde s’enroulant alors sur le manchon, la sonde s’élève. Lorsqu’elle l’est suffisamment, on débraye, c’est-à-dire qu’on éloigne les deux manchons, A, B, en tirant en sens contraire au moyen du même levier G (fig. 353). Le manchon, devenu libre, est alors entraîné par le poids de la sonde en sens contraire de son mouvement précédent, la corde se déroule et la sonde retombe, par son poids, au fond du puits. Après le choc, on embraye de nouveau, et ainsi de suite.

Ce sont ces chocs répétés de la sonde, continuellement soulevée et retombante, qui creusent le trou du forage.

Pour éviter que le manchon, animé d’une grande vitesse, ne continue à tourner lorsque la chute est terminée et n’enroule la corde au rebours de la première fois, on fait usage d’un contre-poids K (fig. 353) de 20 à 25 kilogrammes, qui se balance à l’extrémité d’une corde, également fixée au manchon, et qui est disposée de manière à s’enrouler lorsque la corde principale se déroule, et inversement.

Le système de débrayage s’emploie surtout dans les terrains tendres ou médiocrement résistants, et à des profondeurs de 100 ou 200 mètres, lorsque la sonde doit être élevée jusqu’à 1 mètre et même 1m, 50. La came est préférable pour le percement des roches dures, où les chocs doivent être très-multipliés et l’amplitude des oscillations peu considérable.

Les treuils les plus perfectionnés portent à la fois les deux systèmes, disposés de chaque côté du tambour. Le sondeur a ainsi la faculté de varier le mode de percussion suivant la nature des terrains qui se présentent.

Lorsque les outils de forage ont manœuvré quelque temps au fond du trou, ils y ont laissé des débris, provenant, soit de son action directe sur les couches successives, soit du fouettement des tiges contre les parois. Arrive alors l’opération qui consiste à enlever ces débris.

Les instruments de nettoyage et de vidange portent le nom de cuiller. Ils se composent d’un cylindre muni, à son extrémité inférieure, d’une soupape. Cette soupape est plane ou sphérique. Les cuillers ont, d’après cela, reçu le nom de soupape à clapet ou de soupape à boulet.

Ces deux sortes de soupapes sont affectées à des terrains différents. On emploie les premières pour remonter les vases et les débris de roches ou d’autres matériaux fortement unis par la cohésion ; on se sert plus particulièrement des secondes dans les couches sableuses.

La longueur des cuillers varie suivant la profondeur du sondage et la nature des terrains traversés. Quelques-unes mesurent jusqu’à 3 mètres et plus. Disons un mot des plus usitées.

La figure 355 représente une cuiller munie de la soupape à clapet, adoptée pour les petites profondeurs. Une sorte de tarière, B, termine le tuyau. Elle pousse le clapet, EF, quand elle a choqué le fond du trou. Ce clapet, qui est à charnière, est rivé, en F, au tuyau, et est mobile dans sa partie ED, qui peut s’élever et s’abaisser, mais seulement au-dessous de la traverse HH. Lorsque le tuyau