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nivelle, sur lequel s’enroule la corde après avoir passé sur la poulie.

De 20 mètres à 50 mètres, cette chèvre suffit encore ; mais elle doit être plus solide, les difficultés à vaincre étant plus grandes. On lui donne une hauteur de 5 mètres, ce qui donne l’avantage de pouvoir augmenter la longueur des tiges, de diminuer par conséquent le nombre des emmanchements et de réduire le temps passé à les visser et à les dévisser. Le simple tambour à manivelle est remplacé par un treuil à engrenage, pourvu d’un encliquetage, qui permet de tenir la sonde en suspension, lorsque la nécessité s’en fait sentir.

C’est ce que représente la figure 352. Dans cette figure, B′BB′est le montant de l’échafaudage, D, le treuil qui, au moyen de la manivelle AA′, déroule et enroule la corde C, et manœuvre ainsi la tige de sonde, E, dans le trou, H.

Au delà de 50 mètres, on se sert d’une chèvre à quatre montants, dont on règle les dispositions et la grandeur suivant la profondeur du sondage et la résistance du terrain.

Depuis longtemps, on a presque complétement renoncé aux cordages, dans la manœuvre des sondes : on les a remplacés par des chaînes, qui sont moins susceptibles de se briser. Les ruptures de chaînes sont, il est vrai, encore assez fréquentes ; mais, comme elles s’annoncent par des fentes dans la soudure des maillons, on peut les prévoir, si l’on a la précaution de visiter soigneusement les chaînes de temps à autre. Cette inspection est très-essentielle, puisqu’elle peut prévenir de graves accidents.

Nous n’avons pas besoin de dire que la chaîne est toujours manœuvrée, dans les sondages un peu profonds, par un treuil ou cabestan.

Ce treuil est simple ou double, selon l’effort à accomplir ; il se manœuvre directement par des hommes, ou reçoit son mouvement d’une machine à vapeur.

Le treuil est un des engins les plus usités de la mécanique ; tout le monde le connaît. Nous nous dispenserons donc de le décrire. Nous indiquerons seulement les additions qu’on y a apportées, pour produire la chute des outils percuteurs et broyer les roches dures.

Il y a deux systèmes principaux de battage pour le forage des puits artésiens : la came et le débrayage.

Dans le premier système, une came à deux ou trois dents est fixée sur le tambour du treuil, et communique un mouvement alternatif à la sonde, par l’intermédiaire d’une bascule, qui se trouve prise et lâchée successivement par chaque dent.

Fig. 353. — Mode de débrayage pour le forage des puits artésiens.

Le débrayage, dont le mécanisme ne saurait être compris sans une figure explicative, consiste en ceci. Sur le tambour, R, du treuil, dont S et T sont le pignon et la roue, existe un manchon en fonte, A (fig. 353) fixé sur l’arbre et percé dans toute sa longueur de huit ouvertures. Ces ouvertures sont destinées à recevoir les dents d’un autre manchon, mobile sur l’arbre dans le sens de sa longueur, mais tournant avec lui.

Nous représentons à part (fig. 354) le disque percé des huit ouvertures, et qui est enfilé sur l’axe de l’arbre R. Les mêmes lettres correspondent, sur cette figure, aux lettres de la figure 353. A est le disque, CC, les trous dont ce disque est percé. La corde de suspension étant solidement fixée au premier