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Les alésoirs sont destinés à polir le trou fait par les tarières. MM. Degousée et Ch. Laurent s’expriment ainsi, dans leur ouvrage, au sujet des alésoirs :

« Les tarières et les langues de serpent servent quelquefois comme alésoirs, mais il y a des cas où elles sont insuffisantes ; par exemple, dans les terrains tendres en masse, mais contenant çà et là des plaquettes ou des rognons durs, la tarière ou le trépan qui les a traversés a souvent laissé de côté les parties dures, ou du moins n’a fait que les entamer, de sorte que la distance horizontale qui sépare ces irrégularités, prise à différentes profondeurs, n’est pas égale au diamètre du trou primitivement adopté. Il est nécessaire, pour produire un alésage régulier, d’attaquer à la fois plusieurs de ces parties saillantes, et, pour cela, d’employer des alésoirs d’une grande longueur[1]. »

Les alésoirs sont à une ou plusieurs lames. Nous représentons dans la figure 345 l’alésoir à une lame, et dans la figure 346 l’alésoir à deux lames.

Il est des alésoirs à quatre branches, possédant chacune une arête compacte. Ce dernier instrument, qui n’a pas moins de 6 mètres de longueur, est précieux en ce sens qu’on peut facilement augmenter ou diminuer son diamètre. Il a, en outre, l’avantage de ramener beaucoup de débris. Signalons enfin le trépan-alésoir à six lames.

On se sert du tire-bourre (fig. 347) pour retirer des cailloux roulés ou des outils qui se sont brisés par accident, dans le trou de sonde, quelquefois aussi pour traverser certains sables ; mais il est principalement utile pour extraire les gros rognons de silex qui se trouvent dans la craie. C’est un instrument à double ou simple hélice, en fer rond ou plat. Comme tous les autres instruments de ce genre, il est pourvu, à sa partie supérieure, d’un tenon fileté, A, qui s’adapte à la dernière tige du sondage.

Fig. 347. Tire-bourre. Fig. 348. Trépan. Fig. 349. Trépan
bonnet de prêtre.

Passons aux outils percuteurs, désignés sous les noms de casse-pierre, ou trépan.

Les outils de cette classe sont spécialement destinés à l’attaque des roches dures. On les utilise également pour traverser les sables secs ou argileux, les marnes et même certaines couches d’argile. Ils présentent les formes les plus variées.

À l’origine, le trépan consistait en une simple lame biseautée. Puis vint le trépan à deux tranchants perpendiculaires l’un à l’autre. En donnant de la longueur aux arêtes longitudinales, on a fait le trépan-alésoir à quatre arêtes (fig. 348). En multipliant le nombre des arêtes en les inclinant un peu vers le bas, on a obtenu le bonnet de prêtre, ou étoile, figuré sous le no 349.

On peut constater par l’inspection de ces deux derniers dessins, que tous ces instruments se fixent sur la maîtresse-tige au moyen de boulons, A. Or, dans le système de la percussion, ce mode d’emmanchement est mauvais ; car sous l’influence de chocs répétés, les écrous se desserrent, et finissent par tomber,

  1. Guide du sondeur, t. II, p. 114.